Actuellement diffusé dans les salles de cinéma, Juré n°2 est le nouveau long métrage de Clint Eastwood, porté par Nicholas Hoult et Toni Collette. Il raconte la façon dont le héros, un futur père de famille, se retrouve juré dans une affaire criminelle et découvrant qu'il pourrait bien être l'assassin. Et ce pitch fait écho à un film sorti 62 ans avant le film d'Eastwood.
Ça vous rappelle quelque chose ?
Ce pitch rappelle celui d'un autre long métrage, Le Septième juré, réalisé en 1962 par Georges Lautner (qui fera Les Tontons flingueurs l'année suivante) avec Bernard Blier dans le rôle principal. Ce film a été un succès public avec 1,1 million d'entrées, et réunit d'autres comédiens célèbres de l'époque comme Danièle Delorme, Francis Blanche, Maurice Biraud, Robert Dalban et Albert Rémy.
Signé Jacques Robert, et adapté d'un roman de Francis Didelot, son scénario est le suivant :
Alors qu'il se promène, le pharmacien Duval aperçoit une jeune fille en train de bronzer dénudée et l'agresse sexuellement. Celle-ci se défend et se met à hurler et Duval l'étrangle, puis s'enfuit sans demander son reste. Lorsqu'il entend qu'un homme est accusé à sa place et qu'il est nommé juré à son procès, le septième juré précisément, il va tout faire pour faire acquitter l'accusé.
Dans Juré n°2, le personnage principal, Justin, est appelé à être juré dans un procès à venir, le meurtre d'une jeune femme retrouvée mort au pied d'un pont. Nommé "juré n°2", il comprend durant le procès qu'il est sans doute l'assassin et dès lors, décide de faire acquitter l'accusé. Le script est signé d'un certain Jonathan Abrams, dont c'est le premier scénario à Hollywood.
Des différences notables tout de même
Les deux films comportent cependant des divergences, notamment sur leur fin. Dans Le Septième juré, spoiler: Duval avoue la vérité à l'accusé innocenté et leur discussion en vient aux mains : un coup de revolver part et tue l'innocent. Duval s'accuse auprès de la justice, mais on ne le croit pas et devant son entêtement, il est enfermé dans un asile. Dans Juré n°2, spoiler: le criminel croit s'en être sorti mais la procureure adjointe sonne à sa porte l'air déterminée : il va probablement passer en jugement.
De même, Duval du 7e juré sait dès le début du procès qu'il est coupable, alors que Justin de Juré n°2 le découvre durant les auditions, et les rapports entre le personnage principal et sa femme n'ont par exemple vraiment rien à voir d'un film à l'autre. Du reste, le film d'Eastwood est un film de procès et de délibérations à la façon de 12 hommes en colère, là où celui de Blier se passe surtout dans la salle d'audience. Seul le principe du film est le même dans les deux longs métrages.
Le Septième juré a connu un remake
En 2007, une deuxième version du Septième juré a vu le jour pour la télévision avec Jean-Pierre Darroussin dans le rôle du tueur. Il s'agit de la même histoire, mais transposée dans le contexte de la guerre d'Algérie et du racisme anti-Maghrébins. L'acteur y était glaçant et sa performation fascinante.