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    Un fait divers révoltant à l'origine d'un des meilleurs films de la semaine
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Dans "Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde", Emanuel Pârvu revient sur l'enfer d'un jeune garçon victime d'homophobie. Le cinéaste nous raconte le fait divers qui a inspiré son film.

    Avec ce titre, Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde, le réalisateur Emanuel Pârvu évoque la distance entre le village de son film et la mer, mais aussi celle qui sépare l'être humain de sa monstruosité. Il raconte le destin d'un jeune homme, Adi, 17 ans, victime d'homophobie suite à un baiser échangé avec un autre garçon.

    Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde
    Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde
    Sortie : 23 octobre 2024 | 1h 45min
    De Emanuel Parvu
    Avec Bogdan Dumitrache, Ciprian Chiujdea, Laura Vasiliu
    Presse
    3,4
    Spectateurs
    3,7
    Séances (169)

    Le film décrit une violence encore trop présente dans notre quotidien et si le récit a tout d'une histoire vraie, ce n'est pas totalement le cas. En interview avec AlloCiné, le cinéaste révèle s'être inspiré d'un fait divers quelque peu différent survenu en 2015 en Roumanie.

    "Il y a une dizaine d'années, dans notre pays, une fille a été violée par sept hommes dans son village et les habitants se sont retournés contre elle, contre la victime, explique le réalisateur. Pour eux, elle méritait d'être violée. "Pourquoi portait-elle cette robe ?" C'est la question qu'ils posaient."

    Défendus par la majorité des habitants, les sept agresseurs avaient d'abord été relaxés par les juges. Tous étaient retournés vivre dans le même village que la victime.

    Une colère citoyenne

    Emanuel Pârvu poursuit : "Un prêtre était même passé à la télévision, vous pouvez trouver ces images, et disait : “Si le violeur risque sept ans de prison, que la fille ait trois ou quatre mois de prison aussi parce qu'elle n'a pas été violée par rien.” Il y a une parole totalement décomplexée dès qu’il s’agit de juger les victimes."

    Le quotidien roumain Adevarul avait alors lancé une campagne intitulée "Justice pour la jeune fille violée". Des citoyens se sont joints à cette indignation pour faire entendre leur colère. En 2016, les sept agresseurs sont finalement condamnés à d'importantes peines de prison, allant de six à dix ans.

    Le film Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde raconte une histoire différente. Le réalisateur reproduit néanmoins les mécanismes qui permettent aux coupables d'être protégés par les autorités et les institutions, tandis que la victime est transformée en coupable.

    Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde est à découvrir au cinéma.

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