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    "J'ai hurlé" : retour sur ma séance traumatisante des Visiteurs, où je suis sorti de la salle
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Lorsque j'ai découvert "Les Visiteurs" en 1993, j'avais six ans, et ce n'était pas du tout un moment agréable. Et tout est la faute de la sorcière !

    Février 1993, je viens de fêter mon sixième anniversaire et pour saluer l'événement comme il se doit, "quoi de mieux que d'emmener le petit au cinéma ?", pensent mes parents. "Il adore le Moyen-Âge, il adore les comédies, on va l'emmener voir Jacquouille faire n'importe quoi" (je paraphrase).

    Monumentale erreur.

    Les Visiteurs
    Les Visiteurs
    Sortie : 27 janvier 1993 | 1h 45min
    De Jean-Marie Poiré
    Avec Jean Reno, Christian Clavier, Valérie Lemercier
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    3,8
    louer ou acheter

    Au début, tout commence bien. Mon père, ma mère, mon frère (11 ans) et moi, partons voir Les Visiteurs dans le cinéma à deux écrans de notre petite ville. Nous voilà installés dans la salle. Les pubs, ça va. Le début du film part dans le médiéval pur et dur, un type se fait décapiter et étonnamment, ça se passe bien. C'est après que ça commence à se corser.

    Tout bascule

    La faute de la Gaumont
    La faute de la "gourdasse"

    A 7 minutes et 12 secondes du film, Godefroy (Jean Reno), Jacquouille (Christian Clavier), le moine Raoul (Eric Averlant) et leurs compagnons arrivent chez une sorcière en plein sabbat. Déjà, je commence à me rabougrir sur mon siège devant ce rituel bizarre - on m'avait dit que j'allais rire, je rappelle. Heureusement, c'est vite écourté : Godefroy débarque épée à la main / la scène est coupée / la sorcière est capturée. Ouf !... Sauf que ça ne s'arrête pas là.

    La scène suivante, la sorcière, prisonnière dans une cage, fait allonger son bras jusqu'à s'emparer de la gourde de Godefroy pour y insérer un poison hallucinogène. Déjà à l'allongement du bras, je commence à demander à ma mère de me sortir de là. Gentiment, en mode "non mais j'ai pas envie, ça fait peur". Elle tente de me calmer puisque mon frère lui, n'a aucun problème avec tout ça et que, quand même, on a fait un peu de route pour aller au cinéma, ça coûte un peu de sous, on ne va pas partir au premier caprice.

    Gaumont
    "Les Visiteurs" se corse

    Et puis Godefroy commence à avoir des hallucinations. Le château enfle sur la colline, Raoul devient un cochon et Jacquouille un rat. On ne les comprend plus, le comte de Montmirail déraille complètement, devant le rire sarcastique de la sorcière. C'en est trop ! Les effets spéciaux me terrifient, la sorcière et son rire aussi, je hurle !

    C'en est trop pour un enfant de six ans ! Gaumont
    C'en est trop pour un enfant de six ans !

    Mais je hurle au point où ma mère doit quitter la salle avec moi sous le bras pour laisser les autres spectateurs et le reste de la famille profiter du film !

    Je mets plusieurs minutes à me calmer, ma mère rate tout l'assassinat du duc de Pouille (Patrick Burgel) par Godefroy et nous finissons par revenir, pour finir le film dans une atmosphère plus détendue... la comédie qu'on m'avait enfin vendue ! A six ans, on apprécie davantage le "Jacquouille Show" que l'intrigue, mais la fin des Visiteurs passe en douceur. Bien plus en douceur que ses premières minutes !

    Même si dès que je l'ai revu à la télé, j'ai compris que Les Visiteurs était un film parfaitement inoffensif, ne me regardez pas pendant la scène de la sorcière... Il se pourrait que je sois encore un peu tendu.

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