ATTENTION - L'article ci-dessous contient des spoilers sur "Joker : Folie à deux", puisqu'il revient sur une scène de la fin du film et tourne autour d'un gros rebondissement. Veuillez donc passer votre chemin si vous ne l'avez pas encore vu.
Il fût un temps où Joker avait créé de la confusion dans la tête du public. Le film de Todd Phillips sorti en 2019 n'avait rien à voir avec la saga Dark Knight de Christopher Nolan, ni avec le DC Extended Universe (où le Clown prince du crime était incarné par Jared Leto) et encore moins avec The Batman de Matt Reeves, qui était alors en préparation.
Dans la mesure où Bruce Wayne y apparaissait, enfant, beaucoup ont espéré qu'il s'agisse d'un prequel de ce dernier. Mais la némésis de l'Homme Chauve-Souris avait les traits de Barry Keoghan dans le long métrage emmené par Robert Pattinson, qui se déroulait dans une branche indépendante de l'univers DC. Comme le film avec Joaquin Phoenix et sa suite, Folie à deux.
Sorti le 2 octobre dans nos salles, le nouveau long métrage introduit Harley Quinn (Lady Gaga) et Harvey Dent (Harry Lawtey) dans son monde, mais Batman manque à l'appel. Et il reste toujours aussi déconnecté des autres sagas DC qu'il ne l'était il y a cinq ans. Ce qui ne l'empêche pas de faire un gros clin-d'oeil à Heath Ledger et The Dark Knight, dans sa toute dernière scène.
Rattrapé par la police, après s'être échappé de son procès grâce à l'explosion qui a dévasté la moitié du tribunal, Arthur 'Joker' Fleck (Joaquin Phoenix) est revenu à l'asile d'Arkham et se rend vers le parloir, où il a de la visite selon l'un des surveillants. Peut-être s'agit-il d'Harley Quinn, mais nous ne le saurons jamais, et lui non plus.
Warner Bros. Pictures
Car il croise, dans un couloir désert, un autre détenu, qui entreprend de lui raconter une blague dont la chute est pour le moins mortelle, puisqu'elle consiste en une bonne dizaine de coups de couteau dans le ventre. Sans doute pour lui faire payer son refus d'être l'icône de la révolte du peuple qu'il semblait être à la fin de l'opus précédent.
Mais son meurtrier n'expliquera pas son geste. Pendant qu'Arthur agonise au sol, le tueur est pris d'une crise de rire et nous le voyons (flou et au second plan) en train de se graver un sourire éternel de clown (également appelé "sourire de Glasgow") sur le visage. Ce qui rappelle forcément le Joker d'Heath Ledger, resté célèbre, entre autres, pour ces cicatrices dont il réinvente l'histoire à chaque occasion.
Joker, prequel de The Dark Knight ?
On peut alors se demander si, à travers cette scène, Joker se présente comme un prequel de Batman Begins et ses suites. Mais la réponse est clairement non. Parce que la mort des parents de Bruce Wayne n'est pas la même chez Todd Phillips et Christopher Nolan, et que Folie à deux se déroule en 1983. Donc 25 ans avant The Dark Knight, où l'ennemi de l'Homme Chauve-Souris est relativement jeune (Heath Ledger avait 27 ans au moment du tournage).
Que l'hommage à l'autre interprète du Joker oscarisé pour son rôle soit volontaire ou non, le but du réalisateur, ici, semble être de clore l'arc narratif d'Arthur Fleck et de montrer que, dans son univers, le Joker n'est pas un personnage mais un symbole, une idée qui s'est visiblement transmise. Est-ce pour autant qu'il y aura un troisième volet, centré sur ce détenu défiguré ?
Pas si sûr, vu comme Todd Phillips paraît exclure de remettre le couvert, ce que la très probable mort d'Arthur Fleck rend d'autant plus crédible.