Imaginez... On est au début du mois de juin, les beaux jours se sont déjà installés sur le calendrier depuis quelques semaines, vous sortez d'une éreintante journée de travail, et sur la terrasse d'un petit café, en faisant tinter trois glaçons du bout de votre paille, vous sirotez paisiblement vos premières gouttes de vacances.
Un voyage vous attend peut-être le lendemain, ou bien de jolies soirées entre amis en perspective, et vous ne reverrez en tout cas plus votre bureau pendant au moins quinze jours.
Une musique parfaite pour un début de vacances
Si vous connaissez bien cette délectable sensation et que vous vous languissez de la retrouver l'été prochain, vous serez certainement d'accord avec nous pour déclarer qu'elle doit absolument s'accompagner d'une musique propice à l'instant.
Sans doute de nombreuses mélodies pourraient-elles très bien faire l'affaire, mais au cinéma, il existe une bande originale qui s'accorde parfaitement à l'esprit de ce moment si spécial. Cette musique, c'est celle de La Chèvre, indémodable comédie de Francis Veber portée par Pierre Richard et Gérard Depardieu en 1981.
L'une des meilleures musiques du cinéma français
Si ce long métrage - dans lequel un détective privé fait équipe avec l'homme le plus malchanceux du monde pour retrouver une jeune fille disparue en Amérique du Sud - est aussi mythique, c'est bien sûr grâce à ses dialogues mémorables et au talent de ses deux comédiens principaux. Mais sa popularité, il la doit également au génie de sa partition musicale.
Tendrement bercée par une mélodieuse flûte de pan, et suffisamment rythmée pour ouvrir notre imagination à la route des vacances, elle évoque à la fois le voyage, le soleil et l'aventure. 43 ans après, elle n'a rien perdu de sa force nostalgique, et demeure encore parmi les musiques les plus iconiques du cinéma français.
Un génie musical du cinéma
Rien d'étonnant à cela, étant donné qu'elle a été composée par l'un des plus grands maîtres que nous ayons en la matière : le légendaire Vladimir Cosma, auquel on doit également les BO de films tels que Les Aventures de Rabbi Jacob, La Boum, Le Dîner de Cons ou encore La Gloire de mon père.
Lorsqu'il y a un an, Isabelle Layer le recevait sur France Info TV et lui demandait quel était son secret pour que ses mélodies restent autant dans la tête du public, le vénérable maestro faisait preuve d'humilité et de dévouement à son art :
"Ecoutez, je ne le sais pas moi-même. C'est le Bon Dieu qui me fait cadeau de ces idées de temps en temps, et après je travaille énormément pour leur donner une forme", avait-il ainsi commencé par répondre.
"Une bonne musique doit être savante et populaire en même temps."
"Je dis souvent qu'une bonne musique de film, et une bonne musique en général, doit être savante et populaire en même temps. Populaire, c'est-à-dire qu'elle s'adresse à tout le monde, populaire dans le sens noble du terme. Et savante, c'est-à-dire qu'elle doit être travaillée, ça ne doit pas être banal. (...) Il faut qu'elle ait son originalité."
En ce qui concerne la BO de La Chèvre, si l'envie vous prenait de la redécouvrir, on vous recommande vivement de ne pas vous arrêter à l'excellent thème principal du film (La Cabra), mais d'écouter également les pistes suivantes, et notamment la très réjouissante El Duendicito, qui correspond parfaitement à la situation que l'on décrivait au début de cet article.
(Re)découvrez notre Top 5 des sables mouvants (avec La Chèvre dedans)...