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    Il y a 25 ans, la fin de ce thriller encore trop méconnu nous a retourné le cerveau !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Très sous-estimé depuis sa sortie, le trop méconnu thriller "Arlington Road" est pourtant une petite pépite, offrant un superbe face à face entre Tim Robbins et Jeff Bridges. 25 ans après sa sortie, son twist ending fait encore largement son effet...

    Lorsqu'on passe au crible la carrière du grand acteur qu'est Tim Robbins, Oscar et Golden Globe du Meilleur second rôle dans Mystic River, on pense naturellement aux fameux films de sa carrière. Les Evadés, bien sûr, ou Le Grand saut des frères Coen.

    Pour Jeff Bridges, qui promène sa silhouette à l'écran depuis plus de 50 ans, on songe plus que jamais à sa géniale composition en Dude dans The Big Lebowski; sa belle prestation chez Francis Ford Coppola dans Tucker. Sa participation au révolutionnaire Tron, en 1982. Sa rencontre avec Michael Cimino dans Le Canardeur. Sa formidable reprise du rôle jadis tenu par John Wayne dans True Grit.

    Des voisins modèle.. ou pas

    Pas mal oublié dans leurs filmographies respectives, Arlington Road, sorti il y a 25 ans et signé par un Mark Pellington retombé depuis dans un anonymat à peu près complet, mérite une sérieuse réévaluation. Et ce ne sont pas les quelques 1671 notes laissées par les spectateurs qui nous ferons changer d'avis.

    L'histoire ? Arlington Road est un quartier résidentiel très paisible, situé dans la banlieue de Washington. Michael Faraday (Jeff Bridges), professeur d'Histoire, est l'un des riverains de ce quartier tranquille. Sous des apparences sereines, il se remet difficilement de la mort de sa femme, agent du FBI, morte deux ans auparavant à la suite d'une bavure. Son fils Grant est également hanté par le souvenir de sa mère.

    Un jour, Michael Faraday sauve la vie du fils de ses voisins d'en face qui viennent d'emménager, blessé en jouant avec des feux d'artifice. A la suite de cet événement, il se lie d'amitié avec les parents du jeune garçon, Oliver et Cheryl Lang (Tim Robbins et Joan Cusack). Mais, bientôt, Michael est intrigué par le comportement étrange du père de famille...

    En fait, Michael Faraday finit par soupçonner ses voisins en apparence modèles d'être des terroristes en puissance... Et c'est là que le film nous assène un coup de massue, tordant le cou à la sempiternelle bonne morale Hollywoodienne. Car ici, ce sont les méchants qui gagnent à la fin !

    Oliver Lang réussit à piéger Michael en faisant exploser une bombe tuant des centaines de personnes et pulvérisant un bâtiment... En lui fait tranquillement porter le chapeau. Un stratagème qui marche du tonnerre, ce qui permet aux Lang de continuer en toute impunité leurs méfaits, dans leur pavillon de banlieue américaine.

    Pour le souvenir, en images...

    Au-delà d'être un solide film à découvrir, Arlington Road a été fortement inspiré par l'inquiétude croissante aux Etats-Unis dans les années 1990, des mouvements de milices de l'ultra droite et autres suprémacistes, le terrible siège de Waco et l'attentat à la bombe d'Oklahoma City en 1995, perpétré par Timothy McVeigh, qui fit 168 morts et près de 700 blessés. Des inquiétudes et des faits qui sont brutalement revenus lors des événements du 6 janvier 2021 et la tentative de prise d'assaut du Capitole à Washington, qui fit 5 morts.

    Une belle pépite à découvrir en tout cas, qui fait voler en éclat le diktat du Happy Ending si cher à Hollywood.

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