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    "Je pense qu'il m'en veut encore" : il y a 36 ans, cet acteur a refusé de jouer dans ce film de Martin Scorsese
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Dans ses mémoires qui viennent de paraître aux Etats-Unis, l'acteur Eric Roberts révèle une intéressante anecdote à propos de "La Dernière tentation du Christ" de Martin Scorsese. Sorti en 1988, le film provoqua une très, très vive controverse...

    Aîné de la fratrie Roberts, dont la soeur cadette est nulle autre que Julia, Eric Roberts a mené une carrière moins flamboyante que sa soeur. On a toujours tendance à réduire sa filmographie à une litanie de films de série B, voire franchement Z, destinés à payer les factures.

    Mais il a largement prouvé qu'il était capable d'être un grand acteur, comme sa prestation absolument saisissante dans Star 80, l'ultime film de Bob Fosse, ou encore dans Runaway Train, un des meilleurs films d'action jamais réalisé. Chez Nolan, il a campé Salvatore Maroni, un baron de la pègre, dans The Dark Knight.

    A 68 ans, l'acteur vient récemment de publier ses mémoires, Runaway Train: Or, The Story of My Life So Far, encore inédites chez nous. Dans un extrait publié par un utilisateur de X, il évoque une intéressante anecdote. Il pense que Martin Scorsese lui en veut encore, pour avoir refusé d'incarner Jésus dans son film La Dernière tentation du Christ, sorti en 1988. Un rôle qui sera finalement incarné par Willem Dafoe.

    "Tu as attiré mon attention"

    "Lorsque Marty Scorsese m'a demandé d'auditionner pour le rôle de Jésus dans La Dernière Tentation du Christ, j'ai pensé : "Voici ma chance de sortir de la camisole de force des rôles stéréotype et de travailler avec un maître.

    Nous avons eu environ cinq auditions et le screen test le plus cool que j’ai jamais eu, avec Harvey Keitel. Harvey est un acteur particulièrement bon avec lequel d’autres acteurs peuvent auditionner ou travailler. Scorsese m'a proposé le rôle, mais, cher lecteur, sur les conseils de mon manager, je l'ai refusé".

    Roberts poursuit sa réflexion : "C’est difficile à croire maintenant, mais ce commentaire me paraissait logique à l’époque. Treusch [NDR : son agent] a expliqué que jouer Jésus était une malédiction. Je ne sais pas s’il avait raison ou pas, mais mon refus du rôle a détruit la relation que j’aurais pu avoir avec Scorsese.

    La Dernière tentation du Christ était son bébé depuis qu'il était étudiant en cinéma ! Il pensait avoir trouvé son Jésus en moi, alors quand j'ai refusé, il s'est énervé, et je ne lui en veux pas". Reste plus qu'à attendre l'éventuelle version de Scorsese sur les propos d'Eric Roberts, histoire d'équilibrer les points de vue.

    Universal Pictures

    L'agent d'Eric Roberts a quand même eu le nez creux si l'on repense à ce que fut la production du film, sous très hautes tensions. Le film fut effectivement un chemin de croix pour le cinéaste, avant même que le film ne sorte, tant il fit l'objet de pressions et d'attaques d'une rare violence de la part des milieux catholiques intégristes.

    Paramount Pictures, qui devait initialement produire le film, lâcha le projet en rase campagne, si bien que le tournage fut avorté, en 1983. Le film ne se fera que quatre ans plus tard, sous les auspices de Universal, avec une enveloppe budgétaire sévèrement revue à la baisse.

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