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    C'est l'un des 10 films de guerre à voir dans sa vie : 47 ans après sa sortie, il reste un monument du genre
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Sorti en 1977 au terme d'une production particulièrement compliquée et chaotique, l'unique film de guerre de l'immense Sam Peckinpah est un pur chef-d'oeuvre, porté à bout de bras par un extraordinaire James Coburn.

    Front russe, péninsule de Taman, 1943. Les armées allemandes battent en retraite. Au régiment que commande le Colonel Brandt arrive un nouveau Commandant de Bataillon, Stransky, aristocrate prussien, qui s’est porté volontaire pour le front russe afin d’en rapporter une Croix de fer, symbole convoité de bravoure.​​ De fait, une antipathie profonde s’instaure aussitôt entre ce dernier et le sergent Steiner, un baroudeur aimé de ses hommes et qui méprise les officiers…

    Croix de fer
    Croix de fer
    Sortie : 18 janvier 1978 | 2h 13min
    De Sam Peckinpah
    Avec James Coburn, Maximilian Schell, James Mason
    Spectateurs
    3,9
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    En 1998, la Presse et le public saluèrent entre autre qualité le terrible réalisme de la séquence du Débarquement d'Il faut sauver le soldat Ryan. Des scènes parfois insoutenables, des corps déchiquetés ou carbonisés au milieu desquels les balles sifflaient et pénétraient les chairs.

    Pourtant, c'était un peu vite oublier que 21 ans plus tôt, Sam Peckinpah faisait déjà aussi fort avec Croix de fer, unique film de guerre du réalisateur, et un de plus grands films de guerre jamais réalisés. Un film à la violence paroxystique, que le cinéaste n'aimait pourtant pas et voulait justement en dégoûter les spectateurs, contrairement aux commentaires stupides de l'époque qui l'accusaient de la glorifier tout au long de sa carrière.

    Peckinpah se heurta à de nombreuses difficultées pour ce film, adapté de l'oeuvre La peau des hommes de l'écrivain Willi Heinreich : scénario remanié plusieurs fois, tournage en Yougoslavie avec une équipe cosmopolite ce qui entraîna des problèmes de communications, financement insuffisant...

    Il parvient pourtant à délivrer un film d'une force implacable, violemment anti militariste ("si vous saviez à quel point je dégueule cet uniforme..." lâche Steiner), dépouillé de toute grandeur et de tout héroïsme, sans oublier qu'il adopte le point de vue (du soldat) allemand, ce qui est plutôt rare à l'époque.

    Studiocanal

    Magnifié par le formidable travail du directeur de la photo John Coquillon, et la science absolue du montage de Peckinpah qui décuple la force de son oeuvre, le film offre aussi l'occasion de voir un puissant face à face entre un immense James Coburn (qui se trouvait trop vieux pour le rôle à 48 ans !), et Maximilien Schell, qui incarne Stransky.

    Un affrontement qui trouve un dernier écho dans un échange aussi bref que sublime : "Je vais vous montrer comment un officier prussien sait se battre !" dit Stransky à Steiner. Avant que ce dernier ne lui balance un définitif : "...et moi je vais vous montrer... Comment ca se gagne une Croix de fer". On pourra toujours, quand même, lui préférer la version originale de cette ultime réplique : "And 'I'll show you... Where the iron crosses grow", soit "... Et moi je vais vous montrer... Où poussent les Croix de fer".

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