En Europe, au XIIIe siècle, Philippe Gaston (Matthew Broderick) est un jeune voleur emprisonné dans le donjon de L'Aquila dans les Abruzzes. Après s'être s'échappé des cachots, il est rattrapé par la garde lancée à sa poursuite. Il est sauvé in extremis par Étienne de Navarre (Rutger Hauer), ancien chef de la garde de L'Aquila.
Amant d'Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer), Navarre provoqua par le passé la jalousie de l'évêque d'Aquila (John Wood), également amoureux d'elle. Incapable de résister à cette passion dévorante, l'ecclésiaste chassa le couple de la région et les condamna en pactisant avec le Diable.
Désormais victimes d'une malédiction, les amants sont forcés d'être éternellement ensemble et pourtant toujours séparés : pendant la journée, Isabeau se transforme en faucon, et la nuit, Navarre devient un loup...
Après une éclatante mise sur orbite en 1976 avec La Malédiction et plus encore avec Superman et sa suite, les années 80 sont des années fastes pour le très solide artisan Richard Donner. Peu après avoir signé les cultissimes aventures des Goonies, il plonge dans la Medieval Fantasy avec un magnifique film : Ladyhawke, la femme de la nuit, qui fut malheureusement un douloureux échec commercial pour le cinéaste, avec même pas 19 millions de dollars récoltés au box office, pour un budget de production équivalent.
Un merveilleux casting
Une grande injustice, tant le film ne manque pas de qualités. A commencer par la très belle photo signée par Vittorio Storaro, déjà deux fois oscarisé à l'époque (pour Apocalypse Now et Reds). Le film est porté par un trio de comédiens au sommet de leur forme. Rutger Hauer, impeccable, qui poursuit son aventure américaine et retrouvera l'univers médiéval (et pas franchement Fantasy...) en 1985 chez Paul Verhoeven avec le film culte La Chair et le sang.
Ladyhawke, c'est bien entendu la sublime Michelle Pfeiffer, alors en pleine ascension, trois ans avant de camper l'inoubliable Madame de Tourvel dans Les Liaisons dangereuses. Et Matthew Broderick qui, à peine deux ans auparavant, faisait ses débuts au cinéma dans un film devenu culte, WarGames.
Le genre de la Fantasy est largement encombré de productions bisseuses voire franchement Z, dont nombre d'entre elles furent mises en chantier dans le sillage de Conan le barbare, qui donna un sérieux coup de fouet à un genre jugé jusque-là totalement négligeable. Dans cette masse de productions, quelques unes ont effectivement réussi à tirer leur épingle du jeu pour rester suffisamment mémorables.
Oeuvre devenue culte pour les amoureux du genre, Ladyhawke reste encore largement ignorée par bon nombre de spectateurs. Raison de plus pour continuer inlassablement à évangéliser les foules autour de cette pépite.