Ça parle de quoi ?
Ambre étudie le droit, encouragée par des parents de condition modeste qui la voient déjà avocate. Lorsqu’un bébé qui n’était pas du tout prévu au programme arrive, toute la famille doit se réinventer. La jeune maman claque la porte de la fac, puis celle de ses parents qui la jugent irresponsable, pour leur prouver qu’elle peut se débrouiller sans eux.
Trouver un job, un appartement ? Même pas peur ! Elle est prête à soulever des montagnes pour son fils ! Bientôt confrontée à la réalité du marché du travail, elle a cependant bien du mal à accepter la seule opportunité qui s’offre à elle : devenir éboueuse pour la Ville de Paris…
C’est avec qui ?
Pour donner vie à cette histoire, la production a fait appel à Frankie Wallach (Le livre des solutions), Bernard Campan (Et plus si affinités) et Clémentine Célarié (Le remplaçant), lesquels campent respectivement les rôles d’Ambre, Jean-Yves et Dessailly.
Ces derniers sont accompagnés de Moussa Sylla, Zacharie Chasseriaud, Anne Suarez, Chad Chenouga, Amaury Leroy, Jérôme Gaschard, Ludmilla Makowski ou encore Benjamin Jaouen.
Côté réalisation, on retrouve aux manettes Akim Isker (Visions) sur une idée originale de la scénariste et romancière Fanny Chesnel.
Ça vaut le coup d’œil ?
À 22 ans, Ambre avait un avenir tout tracé. Mère d’un petit garçon de trois ans, elle vit chez ses parents à la condition modeste et poursuit ses études de droit dans le but de devenir avocate. Mais lorsqu’elle échoue à ses examens, et que ses parents lui mettent la pression pour se construire un meilleur avenir, Ambre plaque tout.
Refusant d’être une charge pour ses parents qui la trouvent bien trop immature, mais surtout pour leur prouver qu’elle est capable de se débrouiller seule, Ambre se lance dans une quête d’indépendance. Elle quitte alors le domicile familial avec son fils pour s’installer chez sa meilleure amie le temps de trouver un travail.
Très vite Ambre va être confrontée à la dure loi du marché du travail et devoir accepter la seule opportunité qui s’offre à elle : un métier qu’elle n’aurait jamais envisagé jusque-là, celui d’éboueuse de Paris.
Avec A l’épreuve, le réalisateur Akim Isker et la scénariste Fanny Chesnel signent un film social aussi fort qu’émouvant. A la fois poignant et profondément réaliste, le film aborde avec une rare justesse les thèmes de la monoparentalité et de la précarité.
Mais c’est surtout dans le métier qu’Ambre finit par embrasser que le film trouve toute son originalité. Il faut dire que la profession d’éboueur a rarement été mise en lumière à l’écran.
En effet, le film rend hommage à un métier de l’ombre trop souvent dévalorisé et stigmatisé. À travers les yeux d’Ambre, le spectateur découvre la dure réalité de ce métier, celle des horaires décalés, de la saleté, des efforts physiques incessants, des scènes traumatisantes auxquelles les agents peuvent parfois être confrontés.
Parce que oui, être éboueur ne se limite pas à ramasser les poubelles. La fonctionnelle, l’unité de situation d’urgence, est en effet la première à être appelée sur les manifestations, accidents, attentats… Ils sont sur le vif et assistent parfois à de véritables scènes de guerre.
Tandis que le film nous offre un regard nouveau sur cette profession essentielle au cœur d’un quotidien parfois difficile, il met aussi en avant le parcours inspirant d'Ambre en explorant la dure réalité des mères célibataires.
Il faut dire qu'en France, une famille sur quatre est monoparentale et dans 82 % des cas ce sont les femmes qui élèvent seules leurs enfants. Ces mères solos sont souvent confrontées à des difficultés majeures : précarité, stigmatisation ou encore difficultés d’accès à l’emploi et au logement.
Cependant, le film ne va jamais dans le misérabilisme et nous offre un portrait authentique de ce que peuvent subir ces femmes au quotidien.
Le scénario parvient à allier émotion et réalisme avec une réalisation soignée. La prestation de Frankie Wallach est quant à elle à saluer. En effet, la comédienne incarne avec puissance cette jeune femme déterminée que l’on n’est pas près d’oublier.
À l’épreuve est une œuvre forte qui nous offre non seulement le portrait de cette mère prête à tout pour son fils mais aussi celui d’un métier méconnu. Ce n’est donc pas pour rien que le film a remporté le Prix du Meilleur unitaire et le Prix de la presse étrangère Unifrance au festival de la fiction de la Rochelle 2024.
Une fiction sociale et humaine à voir absolument, ce mercredi soir sur France 2.