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    Ni chaînes ni maîtres est-il un bon film ? Les spectateurs donnent leur avis sur cette histoire d'esclavage avec Camille Cottin et Benoît Magimel
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Sorti le 18 septembre, "Ni chaînes ni maîtres" est la première réalisation de Simon Moutaïrou, co-scénariste de "Boîte noire". Qu'ont pensé les spectateurs de ce survival situé au temps de l'esclavage ?

    Vous ne connaissiez peut-être pas son nom, mais ses films oui. Car Simon Moutaïrou a travaillé avec Yann Gozlan (Burn Out, Boîte noire) et Julien Leclercq (L'Assaut, Braqueurs) en tant que co-scénariste. Mais gageons que cela changera avec sa première réalisation : Ni chaînes ni maîtres.

    Un film qui se déroule en 1759 sur l'Île Maurice (alors appelé Isle de France), au temps de l'esclavage, sujet fort et rare dans le cinéma français, qu'il aborde sans négliger la forme et son amour du genre. Et c'est ainsi qu'il nous met en scène un survival autour d'une histoire de marronnage ("ceux qui brisent leurs chaînes, qui s'enfuient des plantations, qui résistent", nous dit le réalisateur).

    Mais qu'ont pensé les premiers spectateurs de ce récit fort, dans lequel Ibrahima Mbaye Tchie et Anna Thiandoum sont entourés par Camille Cottin et Benoît Magimel ?

    Ni Chaînes Ni Maîtres
    Ni Chaînes Ni Maîtres
    Sortie : 18 septembre 2024 | 1h 38min
    De Simon Moutaïrou
    Avec Ibrahima Mbaye, Camille Cottin, Anna Thiandoum
    Presse
    3,4
    Spectateurs
    3,5
    Séances (31)

    Avec une moyenne de 3,9 sur 5 obtenue à partir de 38 notes*, il s'agit pour le moment du deuxième film le mieux noté de la carrière de Simon Moutaïrou, derrière Boîte noire (4,2) et à égalité avec Goliath, dont il a également co-signé le scénario.

    Du côté de ses acteurs les plus identifiés du grand public, il faut remonter à Soul (4,2) où elle participait à la version français en 2020, pour trouver un film mieux noté dans la filmographie de Camille Cottin. Sinon il s'agit de son sommet en prises de vues réelles. Pour ce qui est de Benoît Magimel, Ni chaînes ni maîtres démarre au même niveau que Revoir Paris.

    Qu'en disent les spectateurs ?

    "Qu’importe réellement la note", dit yoni dh, qui lui met cependant 5 sur 5. "Cette œuvre est un devoir de mémoire, d’histoire nationale et d’humanité indispensable dont la France n’a jamais été capable auparavant, cinématographiquement mais pas seulement, et qui s’avère de surcroît un tour de force en tant que première production de son réalisateur, et révélateur de talents grandioses."

    "La photographie est sans pareille, d’une sensorialité rare, la lumière et le son se font émotionnellement écho", poursuit-il. "La réussite est indéniable, le message vital - et à ce titre bien trop oublié, pris pour acquis." Ce que Pldu75 confirme en lui donnant la même note : "Ni chaînes ni maîtres est tout d’abord un film nécessaire, venant mettre fin à des décennies de cécité du cinéma français sur l’esclavage. Mais il n’est pas qu’un film puissant et engagé."

    "Ni chaînes ni maîtres est aussi un film de cinéma avec des acteurs formidables (Ibrahima Mbaye et Thiandoum Anna Diakhere), une musique entêtante et des images magnifiques. On en sort bouleversé. À voir absolument."

    Pour FrançoisTruffaut (aucun lien), il s'agit d'un "film qui nous prend au cœur et aux tripes. Précision du jeu d’acteurs, lumière sublime, mise en scène ambitieuse. C’est rare de voir autant de souffle dans le cinéma français. Mais surtout un film nécessaire sur un sujet jamais abordé par le cinéma français : l’esclavage. À la représentation de la victime expiatoire, Ni chaînes ni maîtres préfère la figure héroïque et fière du marron. Enfin !"

    "C’est rare de voir autant de souffle dans le cinéma français"

    "La reconstitution d’une plantation de cannes à sucre ainsi que le récit de marronage sur l’île Maurice au 18e siècle m’ont profondément marquée. Et que dire de la mise en scène qui nous fait vivre ce récit de survie ! C’est intense et bouleversant !", affirme Victoria, qui laisse entendre que l'ambition de Simon Moutaïrou, de faire un vrai film de cinéma autour de ce sujet, se retrouve à l'écran.

    "Simon Moutaïrou, inspiré par son héritage béninois et les récits d’esclavage, livre une œuvre à la fois puissante et poétique", écrit de son côté direct-actu.fr "La force du film réside dans sa représentation inédite des marrons, héros oubliés, et dans l'exploration de leur quête de liberté. Le contraste saisissant entre la beauté de l'île et la brutalité du système esclavagiste amplifie l'impact émotionnel."

    "Le film est aussi pourvu d'une sacré belle photographie, très soignée et travaillée, très qualitative pour un premier film", dit quant à lui Les Critiques d'Adél, qui ne lui met que 2,5 sur 5. "Intéressant dans sa première partie, avec cette traque, puis trop long dans sa seconde partie qui veut dire trop de choses et qui s'attarde, Ni chaînes ni maîtres convainc à moitié."

    "Intéressant dans sa première partie puis trop long dans sa seconde qui veut dire trop de choses"

    Une critique que l'on retrouve chez Alice025 (2,5 sur 5 également) : "La première partie est assez poignante, mais quand vient cette chasse aux esclaves, le rythme commence à s'essouffler, l'histoire devenant lente avec des scènes répétitives."

    "Le film tourné à l’Ile Maurice nous donne l’occasion d’admirer de beaux décors naturels mais l’ensemble de la réalisation ne m’a toujours paru bien maitrisé et les séquences du film ne s’enchainent pas toujours très bien ce qui diminue l’intérêt du spectateur", écrit enfin Coric Bernard en lui donnant cette même note.

    En résumé, tout le monde salue le sujet de Ni chaînes ni maîtres et sa manière de le traiter. Qu'il s'agisse de la forme du survival, de la mise en scène ou de l'aspect technique, en plus du jeu des acteurs. Personne ne remet en cause l'importance et la nécessité du projet, mais le rythme et le scénario font davantage débat, et des internautes évoquent deux parties inégales dans le récit.

    Et vous ? Qu'avez-vous pensé de Ni chaînes ni maîtres ?

    * Notes arrêtées le mercredi 18 septembre 2024

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