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    "Je ne serais nulle part sans ce pays" : 30 ans après le début sa carrière, James Gray remercie la France au Festival de Deauville
    Mégane Choquet
    Mégane Choquet
    -Journaliste
    Journaliste spécialisée dans l'offre ciné et séries sur les plateformes quel que soit le genre. Ce qui ne l'empêche pas de rester fidèle à la petite lucarne et au grand écran.

    Invité d'honneur du 50ème Festival du cinéma américain de Deauville, James Gray a eu droit à un vibrant hommage du festival français et le réalisateur le lui a bien rendu avec un discours très aimant envers la France.

    Deux ans après la présentation en avant-première d'Armageddon Time, James Gray est l'un des invités d'honneur du Festival du cinéma américain de Deauville. La 50ème édition de ce festival est l'occasion de célébrer le scénariste et réalisateur américain connu pour ses films La nuit nous appartient, Two Lovers ou encore The Lost City of Z.

    James Gray marque le Festival de Deauville

    James Gray, qui a également coécrit et produit le premier long-métrage hollywoodien de Guillaume Canet, Blood Ties, aura droit à une place de choix à Deauville puisqu'il inaugure sa cabine de plage sur les célèbres Planches ce 9 septembre, comme beaucoup d'autres acteurs, actrices et cinéastes avant lui.

    La venue de James Gray au Festival du cinéma américain de Deauville est également l'occasion pour lui de présenter une Masterclass pour revenir sur sa carrière débutée il y a déjà trente ans.

    Période durant laquelle le cinéaste a livré 8 films - La nuit nous appartient, Little Odessa, Armageddon Time, The Immigrant, The Yards, The Lost City of Z, Two Lovers et Ad Astra - que les festivaliers de Deauville peuvent redécouvrir tout au long de cette 50ème édition grâce à des projections spéciales.

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Mais James Gray était également présent à Deauville pour recevoir un Prix d'honneur donné par la scénariste et réalisatrice Alice Winocour (Proxima, Revoir Paris), après avoir livré un discours - en anglais - exprimant toute son admiration à l'oeuvre du cinéaste américain.

    Sa grande histoire d'amour avec la France depuis 30 ans

    Avec cet hommage à son talent versatile mais exigeant qui le place à la frontière entre le cinéma indépendant et le blockbuster, le Festival de Deauville ponctue sa carrière d’un grand moment d'émotion pour lui puisqu'elle a débuté en ces lieux-mêmes il y a 30 ans, où son premier long-métrage Little Odessa, avait reçu le Prix de la Critique Internationale.

    Et James Gray ne l'a pas oublié. "Je ne serais nulle part sans ce pays", a-t-il expliqué lors de son discours de remerciements, "J'ai une histoire d'amour avec ce pays depuis très longtemps maintenant, et je ne m'y attendais pas."

    Il a tenu à rappeler sa mauvaise expérience au Festival de Venise, où il présentait pour la première fois sa première oeuvre en 1994, à l'âge de 24 ans. Et les choses ont mal démarré dès sa préparation pour la projection officielle :

    "J'ai demandé au distributeur italien comment je devais m'habiller et il m'a dit qu'un jean et un t-shirt suffisaient. J'ai toujours pensé que j'étais plus élégant que tout le monde, alors je me suis habillé en smoking. J'étais le seul et tout le monde pensait que j'étais le serveur, et ils ont commencé à me commander des boissons."

    Denis Guignebourg / Bestimage

    Et on ne peut pas dire que l'accueil pour Little Odessa était chaleureux. Même Maximilian Schell, un acteur du film, lui a dit qu'il n'aimait pas le long-métrage, et son producteur lui a fait comprendre qu'il ne gagnerait aucun prix.

    Sauf que James Gray s'est ensuite rendu au Festival de Deauville quelques jours apr!s et la magie de Little Odessa a opéré avec le public français. "Je n'arrivais pas à y croire", s'est-il souvenu, "Les gens ont vraiment aimé mon travail. Et je me suis demandé ce qui n'allait pas à Deauville ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez les Français ?"

    Trente ans ont passé depuis et James Gray s'est montré très ému de cet hommage à Deauville, compte tenu de son histoire particulière avec ce festival, où de nombreux cinéphiles avaient vu déjà que le cinéaste avait tout pour être l’un des plus grands noms du 7ème art outre-Atlantique.

    "Maintenant, il y a plus de jours derrière moi que devant moi. Votre vie semble très différente quand vous avez pris conscience de cela. Mais ce n'est pas grave parce que vous réalisez que ce sentiment de perte fait partie de ce qui fait la beauté, de ce qui fait l'art.

    La seule chose que je peux dire, c'est que vous me donnez ce prix, ce qui me fait me sentir un peu vieux, mais ce n'est pas grave parce que j'espère pouvoir arriver à l'endroit où je trouve du sens et de la beauté, pas seulement dans le cinéma, mais dans chaque plan, dans chaque geste, dans chaque morceau de musique. C'est très émouvant pour moi d'être ici, et merci beaucoup."

    C'est loin d'être fini pour le réalisateur américain puisqu'il planche sur son prochain film, Mayday, un biopic sur John Fitzgerald Kennedy, le 35ème président des Etats-Unis, avec Bill Skarsgård.

    La 50ème édition du Festival du cinéma américain Deauville se tient du 6 au 15 septembre 2024.

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