Ils sont 14 films à pouvoir prétendre au Grand Prix du Festival de cinéma américain de Deauville cette année. Et parmi eux se trouve The Strangers’ Case, un drame poignant dont voici le synopsis :
Une tragédie frappe une famille syrienne à Alep, déclenchant une réaction en chaîne d’événements dans quatre pays différents impliquant des personnes unies par un lien de parenté, dont une doctoresse et sa fille, un soldat, un passeur, un poète et un capitaine des garde-côtes.
Un film réalisé par le cinéaste américain Brandt Andersen, qu’il tire de son propre court-métrage, "Refugee" (Réfugié). L’activiste s’est inspiré des hommes et des femmes qu’il a rencontrés lors de ses voyages humanitaires en Syrie, en Turquie, en Grèce ou encore en Jordanie.
Après plusieurs mois à écrire et réécrire son script, il tient enfin un scénario qui le satisfait. Séquencé en chapitres, The Strangers’ Case raconte le point de vue d’une doctore et de sa fille (Yasmine Al Massri, vue dans Quantico), d’un soldat qui remet en question sa fidélité à l’Etat syrien (Yahya Mahayni), d’un passeur sans foi ni loi (Omar Sy) ou encore d’un père de famille qui cherche à rejoindre l’Europe.
Un film qui vous retourne l’estomac
The Strangers’ Case fait partie de ces films coups de poing qui vous retournent l’estomac. Il nous confronte à la violence de la guerre et de l’humain, sans aucune concession, en la montrant parfois, en la suggérant souvent. On se surprend à détourner le regard pour ne pas voir ce qui est inéluctable : la mort d’un enfant et la détresse d’un parent.
Les larmes des spectateurs présents dans la salle témoignent de la justesse et de la force du propos et de l’écriture, ainsi que du jeu des acteurs. Et si le réalisateur a pu s’offrir Omar Sy au casting - qui campe un personnage des plus abjects - on a été bluffés par la prestation du canado-syrien Yahya Mahayni.
Ce dernier a d’ailleurs accompagné le réalisateur à Deauville où ils ont pu échanger avec le public et expliquer l’importance d’un film comme celui-ci : “Ces choses-là se perpétuent dans le temps. Mais on peut faire quelque chose. Le problème avec ce genre de film, c’est qu’ils sont difficiles à faire. Hollywood pense que vous ne voulez pas voir de film sur les réfugiés. D’ailleurs nous n’avons pas de distributeurs. Alors qu’ils sont nécessaires.”.
The Strangers’ Case, un film de Brandt Andersen. Avec Yasmine Al Massri, Yahya Mahayni, Omar Sy.