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    "Shining est un film pour enfants en comparaison" : pour Stanley Kubrick, ce film est le plus terrifiant qu'il ait jamais vu
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Comment faire lorsque celle que l’on aime a disparue et est présumée morte ? C'est le postulat de "L'Homme qui voulait savoir", puissant thriller à la lisière de l'horreur psychologique. Sorti en 1988, il avait fortement impressionné Stanley Kubrick.

    Réalisateur hélas pas mal oublié aujourd'hui, George Sluizer, décédé en 2014 à l'âge de 82 ans, a signé un puissant film : L'Homme qui voulait savoir, qui aborde les thèmes de la peur existentielle, des enlèvements et du traumatisme de la perte d'un être cher.

    Comment faire quand celui (ou celle) que l’on aime a disparu et est présumé(e) mort(e) ? C’est le postulat adopté par ce grand film, porté à bout de bras par un formidable et inquiétant Bernard-Pierre Donnadieu. Une poignée d'années plus tard, le réalisateur en fera d'ailleurs un auto remake aux Etats-Unis, sous le titre The Vanishing, avec cette fois-ci en tête d'affiche Kiefer Sutherland et Jeff bridges.

    L'histoire de L'Homme qui voulait savoir ? Sur la route des vacances, Rex et Saskia s'arrêtent sur une aire d'autoroute. L'homme s'éloigne du véhicule pendant quelques minutes. A son retour, sa compagne a disparu. Fou de douleur, il renonce à sa vie professionnelle et sociale pour se consacrer exclusivement à la recherche de la disparue. Après trois années d'une quête infructueuse, il reçoit une étrange carte postale, dont l'auteur prétend connaître la vérité sur la disparition...

    Tamasa Distribution

    Ce film a eu un profond impact sur un cinéaste qu'on ne présente guère plus : Stanley Kubrick. En matière de goûts cinématographiques, le maître brassait extra large. Ses oeuvres préférées ont été largement documentées : Le Parrain, Le Trésor de la Sierra Madre, Les Lumières de la ville, son Chaplin préféré, Les fraises sauvages d'Ingmar Bergman, qu'il classait d'ailleurs comme son second film préféré de tous les temps... Il avait aussi adoré l'étrangeté de Eraserhead de David Lynch.

    "Shining est un film pour enfants en comparaison"

    En fait, l'impact du film - et sa fin perturbante- de Sluizer sur Kubrick fut tel qu'il l'appela, pour lui dire que c'était le film le plus terrifiant qu'il avait jamais vu. L'anecdote est racontée par Sluizer lui-même, dans une interview vidéo qu'il avait accordé à l'éditeur Criterion, en mai 2014.

    "Je n'ai pas trouvé de distributeur pendant plus d'un an pour mon film, même après avoir été présenté à Cannes. Il n'intéressait personne [...] Stanley Kubrick voulait Johanna ter Steege (l'actrice principale du film) pour son prochain film" commente Sluizer.

    "A ma grande satisfaction, Kubrick s'est révélé être le plus grand fan de mon film. Il l'a vu dix fois je crois. Il m'a appelé lorsque je travaillais à Los Angeles, pour discuter de chaque plan du film. Je me souviens qu'il m'a dit : "c'est le film le plus terrifiant que j'ai jamais vu de ma vie !" Je lui ai répondu : "avez-vous vu Shining ?" Il m'a dit : "c'est un film pour enfants en comparaison. Ca n'est pas aussi effrayant que votre film".

    Envie de découvrir L'Homme qui voulait savoir ? Il a été par bonheur récemment édité dans un combo DVD / Blu-ray, sous les auspices de Sidonis Calysta. Il est également ressorti en salle.

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