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    Le Procès du chien au cinéma : on vous dit tout(ou) sur cette pépite drôle, touchante et profonde et sur Kodi, sa star à quatre pattes !
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    C'est le meilleur chien de Cannes 2024. Et le héros d'une pépite aussi réjouissante qu'émouvante, à voir au cinéma cette semaine. Pleins feux sur "Le Procès du chien" emmené par Laetitia Dosch, Jean-Pascal Zadi, François Damiens et Kodi.

    Le Procès du chien fait partie de ces petits miracles cannois, ces pépites dont on ne sait rien ou pas grand chose en entrant dans la salle de projection du Festival de Cannes -où le film était présenté dans la sélection Un Certain Regard en mai dernier- et dont on ressort le sourire aux lèvres et l'oeil (à défaut de la truffe) humide.

    Le Procès du chien
    Le Procès du chien
    Sortie : 11 septembre 2024 | 1h 25min
    De Laetitia Dosch
    Avec Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps
    Presse
    3,4
    Spectateurs
    3,1
    Séances (687)

    Pour son passage derrière la caméra, Laetitia Dosch signe ainsi une comédie humaniste, féministe, animaliste, politique, sociétale aussi. Bref, bien (bien) plus que le titre et le synopsis pourraient le laisser entendre.

    Bestimage
    L'équipe du film à Cannes

    "C'est un peu un conte philosophique, comme Candide de Voltaire", explique la réalisatrice. "C'est simple comme ça. Ça parle de plein de trucs sur les femmes et les chiens, sur l'écologie..." Une fable moderne qui a embarqué Jean-Pascal Zadi, propulsé comportementaliste à l'écran : "Ce n'est pas juste une comédie. Il y a ce qu'elle a voulu raconté qui transpire, et on passe par plusieurs émotions pour être touchés à la fin".

    Il était une fois le procès d'un chien...

    Le Procès du chien est inspiré de faits réels : le jugement du maître d'un chien accusé de morsures répétées, qui avait fini par enflammer toute une ville. Cette histoire a été un déclic pour Laetitia Dosch. "Mon producteur est venu me voir quand je faisais une pièce avec un cheval (Hate, NDLR) et m'a dit : 'Si tu peux travailler avec un cheval, tu peux réaliser'. Et quelques jours après, on m'a raconté cette histoire".

    Bande à Part Productions
    Laetitia Dosch et Kodi

    "Le chien n'était pas accusé, c'était son maître, parce que le chien est considéré comme une chose dans la loi. Et les gens s'étaient déchaînés par rapport à cette histoire. Et ça m'a beaucoup intéressée. (...) Le statut de l'animal, c'est quelque chose qui n'est pas clair. Et je me suis dit : il suffirait que l'avocate que je joue arrive à prouver que le chien n'est pas une chose, donc que c'est un individu, pour que le juge dise qu'il a possiblement une responsabilité dans ses actes et donc, qu'il faille faire le procès du chien".

    Kodi superstar

    Le toutou en question, c'est Kodi. Successeur de Messi (Anatomie d'une chute) au palmarès de la Palm Dog (qui récompense chaque année la meilleure performance canine d'un film de la sélection cannoise), le croisé griffon est la star mais surtout le cœur du long métrage. A l'écran, bien sûr, mais aussi sur le plateau où, parfaitement préparé et accompagné par sa dresseuse Juliette Roux-Merveille de la compagnie Dog Trainer, il a été immédiatement adopté par l'équipe de tournage.

    Bande à Part Productions
    Kodi dans "Le Procès du chien"

    "Le chien était hyper professionnel !", se souvient Jean-Pascal Zadi. "Je trouve qu'il était même plus professionnel que nous", note avec humour François Damiens. Et son partenaire "Jipi" (c'est ainsi que François Damiens le surnomme) d'ajouter : "Le professionnalisme du chien répond à la question même du film. Est-ce que les animaux ont une conscience ? Est-ce qu'il faut les considérer à part entière ? Quand on voyait le chien travailler, franchement oui. Il était très talentueux".

    Au-delà de ses actions parfaitement maîtrisées (dont "un hurlement de loup rauque et éraillé" obtenu par la dresseuse en imitant un chaton affamé !), Kodi fait passer de vraies émotions. Par sa posture, son attitude, son regard. "Il les dégage naturellement parce que c'est un chien qui vient de la rue et qui a grandi dans la rue", explique la réalisatrice. "C'est un animal qui a vécu beaucoup de choses. C'est pour ça, je pense qu'il a autant d'émotions différentes et autant de plaisir à travailler avec les humains".

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    Jean-Pascal Zadi et Kodi

    Juliette Roux-Merveille a elle aussi été bluffée par son compagnon à quatre pattes : "Tous les petits moments qui sont filmés de très près, notamment sur la séquence de fin où on voit vraiment les regards, où on arrive à ressentir ce que le personnage pourrait ressentir, là, j'avoue, j'étais assez fière de lui. Tous ces petits moments où il devait changer un petit peu d'état et d'émotion en étant filmé, c'était les moments les plus chouettes".

    "Il faut toujours garder en tête que le chien n'a pas demandé à être acteur"

    Avec un chien comme acteur principal, crédité au générique et même sur l'affiche du long métrage, la question du bien-être animal se pose évidemment, surtout dans le cadre et l'effervescence d'un tournage de cinéma. "Le plateau s'est acclimaté à lui", explique Laetitia Dosch. "On a essayé de faire qu'il travaille peu de temps, qu'il ait son endroit au calme. Et puis, ça mettait une très bonne ambiance sur le plateau. Les gens étaient tellement amoureux du chien qu'il applaudissaient quand il faisait des trucs incroyables. Tout le monde se taisait quand il arrivait. Personne n'avait le droit de le caresser. Donc, tout le monde était très attentif et soigneux avec lui. Très bienveillant".

    Bande à Part Productions
    Kodi dans "Le Procès du chien"

    "Il faut toujours garder en tête que le chien n'a pas demandé à être acteur", complète Juliette Roux-Merveille, l'humaine de Kodi. "C'est nous qui lui avons proposé cette alternative. On ne dit pas d'un comédien qu'il va travailler sur un film, mais qu'il joue dans un film. Et l'idée, c'est que sur le plateau, pour le chien, ce soit la même chose. Ils viennent jouer et il faut que le chien soit suffisamment habitué, préparé, stable et bien dans sa tête. Qu'il se dise : 'que ce soit là, devant la Tour Eiffel ou dans le salon, c'est la même chose. Je suis là pour faire des petits trucs avec mes deux humains. Et puis c'est sympa'".

    Bientôt la retraite ?

    Après Le Procès du chien, Kodi va s'éloigner un peu des plateaux et des spectacles, sans pour autant renoncer à son art. "C'est un chien qui a 10 ans, donc on peut encore prendre des projets pour lui, mais qui vont s'adapter à ses capacités physiques du moment et son âge", confirme Juliette Roux-Merveille. "Il peut, même jusqu'à 15 ans encore, jouer le rôle du vieux chien, il n'y a pas de problème. Il ne va pas être en retraite pure et dure, mais il ne fera plus des triples pirouettes en sautant d'un hélicoptère. Ça, il ne fait plus, on le laisse aux professionnels !" (Rires)

    Bande à Part Productions
    Laetitia Dosch et Kodi

    Peut-être un autre rôle chez Laetitia Dosch ? "J'aime souvent le voir dans la vie, de toute façon. Mais si je peux l'avoir dans un petit rôle, je serais contente ! Mais je ne sais pas s'il acceptera. Quand on est habitué à avoir le rôle de la star, après, pour accepter les petits rôles, c'est difficile". (Sourire) Ou peut-être la rencontre tant attendue avec Messi (qui n'a pas pu se faire à Cannes) dans un doggy buddy movie ? "Avec les deux grosses têtes sur l'affiche !" s'amuse Juliette Roux-Merveille.

    Avant de conclure, plus sérieusement : "L'un de mes combats, c'est de montrer que les chiens qu'on récupère en refuge peuvent faire des choses assez incroyables. J'ai d'ailleurs gagné Incroyable Talent avec mon premier chien. Et du coup, Kodi, lui, gagne la Palm Dog à Cannes. Il vient d'un refuge aussi. Donc je trouve que ça continue bien le propos".

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