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    "Le public n'acceptera pas ça" : le studio ne voulait pas de cette idée pour Alien 3
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Dans un passionnant entretien accordé au site Slashfilm, Renny Harlin revient avec une grande franchise sur sa carrière, ses hauts et ses bas. Et aussi ses projets avortés, comme l'Alien 3 qu'il était censé faire.

    Première réalisation pour David Fincher, venu de l'univers de la publicité et des clips, l'expérience Alien 3 s'est révélée des plus douloureuses pour le cinéaste, comme le montre l'extraordinaire documentaire Wreckage & Rage : the Making of Alien 3, qui revient sur la production chaotique du film, les mésententes entre les producteurs et les scénaristes, les patrons du studio, et le réalisateur, parachuté à la tête d'un nouveau volet d'une saga qu'il admire pourtant plus que tout.

    "Nous avons débuté les prises de vues avec seulement quarante pages de scénario" dira-t-il plus tard, l'une des rares fois où il acceptera d'évoquer le tournage. "Les modifications nous parvenaient à un rythme tel que le lendemain de la réception des pages sur notre fax, nous mettions les scènes en boîtes. C'était de la démence".

    Alien 3 n'a pas davantage porté chance à un autre cinéaste : Renny Harlin, à qui l'on doit 58 minutes pour vivre, Cliffhanger, Au revoir à jamais, ou encore le triste naufrage de L'île aux pirates, qui a plombé sa carrière et celle de son épouse, Geena Davis.

    Dans un passionnant entretien fleuve accordé en mai dernier au site slashfilm balayant sa carrière, le réalisateur évoque avec une grande franchise les hauts et les nombreux bas de sa filmographie. Dont le projet avorté du Alien 3 qu'il devait réaliser.

    "Les Aliens sur Terre, c'était pour moi l'évolution naturelle"

    Il avait prévu de dérouler l'intrigue de son film sur Terre. L'idée fut retoquée par les pontes de la Fox. Ironiquement, cette même idée fera au bout du compte son chemin puisque ce sera le postulat de départ de la série TV Alien attendue pour l'an prochain, baptisée Alien : Earth.

    "J'ai toujours pensé que j'avais une bonne idée. Et vous devez vous rappeler que lorsque vous mettez les choses en perspective, je travaillais sur Alien 3 en 1989, c'était avant Jurassic Park et tous ces films. Donc l’idée d’avoir ces créatures sur Terre, pour le studio, semblait effrayante et inaccessible. Pour moi, c'était l'évolution naturelle.

    Nous avons eu l'alien avec les pilotes du vaisseau dans l'espace, nous avons eu les aliens avec les Marines dans l'espace, et où allions-nous ensuite ? Amenons les aliens sur Terre et faisons-les traverser le champ de maïs.

    J'avais déjà en tête l'affiche avec la ferme et le champ de maïs au clair de lune, et ils traversent le champ de maïs. Et à ce jour, je pense que cela aurait été un film à succès car cela aurait été la première fois que quelque chose comme ça était fait. Mais pour une raison quelconque, le studio s'est dit : "Ah, le public n'acceptera pas ça. Alors mettons les aliens sur un vaisseau prison".

    J'ai travaillé pendant un an sur cet Alien 3, et j'ai arrêté poliment, respectueusement, parce que je ne supportais pas l'idée, après Ridley Scott et Jim Cameron, de proposer un film qui ne serait tout simplement pas à la hauteur de ce que le public attend et ne lui offrirait pas cette expérience".

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