En 2004, à une époque où les super-héros n'avaient pas encore énormément investi les salles de cinéma, sortait sur les écrans un long métrage dédié à l'une des plus célèbres antagonistes de Batman : la féline Catwoman.
Interprétée par Michelle Pfeiffer dans le film de Tim Burton, l'héroïne masquée en tenue de cuir se voyait cette fois-ci offrir les honneurs d'une origin story, réalisée par le cinéaste français Pitof, et portée par Halle Berry. Déjà reconnue dans le monde super-héroïque pour avoir prêté ses traits à la charismatique Tornade dans X-Men, la comédienne avait accepté le projet contre l'avis de son entourage.
1,34 étoile sur 5
Elle y incarnait la dessinatrice publicitaire Patience Philips, froidement assassinée par ses patrons le jour où elle découvrait la vérité sur un nouveau produit cosmétique, beaucoup plus dangereux qu'on ne le prétendait. Ramenée à la vie par un chat égyptien, elle développait alors des capacités physiques hors norme. Désormais dotée d'une force surhumaine et d'une incroyable agilité, elle décidait de se venger.
Véritable échec commercial à sa sortie en salles, Catwoman a surtout été énormément décrié par les spectateurs, qui lui ont attribué la note catastrophique de 1,34 étoile sur 5, faisant ainsi de lui l'un des pires films de super-héros jamais réalisés. Deux décennies plus tard, interrogée à ce sujet au micro d'Entertainment Weekly, Halle Berry a confié qu'elle n'avait jamais trouvé le pitch de Catwoman très convaincant :
"Tous les autres super-héros sauvent le monde."
"J'ai toujours pensé que l'idée de Catwoman qui sauvait les femmes d'une crème pour le visage était un peu légère", a-t-elle ainsi raconté, expliquant qu'elle n'avait pas vraiment eu son mot à dire.
"Tous les autres super-héros sauvent le monde, ils ne se contentent pas d'éviter que les femmes aient des visages craquelés. J'ai toujours su que c'était une situation légère pour une super-héroïne, mais à ce moment-là de ma carrière, je n'avais pas l'agence que j'ai aujourd'hui, ou la conviction que je pouvais aller contre cela, alors j'ai accepté."
Toujours au micro d'Entertainment Weekly, Halle Berry a affirmé que la réception frileuse des fans n'avait pas été une partie de plaisir pour elle, mais qu'elle avait néanmoins choisi de garder la tête haute et même de prendre ça sur le ton de l'humour en se présentant elle-même sur la scène des Razzie Awards pour récupérer son prix de Pire actrice de l'année :
"J'ai continué à avancer."
"Je n'ai pas adoré les critiques des fans. En tant que femme noire, je suis habituée à porter de la négativité sur mon dos, à me battre, à être un poisson qui nage à contre-courant", a-t-elle ajouté.
"Je suis habituée à défier les stéréotypes et à me sortir de toutes les situations. Je ne voulais pas paraître désinvolte, mais je suis allée récupérer ce Razzie, avec de l'auto-dérision, et j'ai continué à avancer. Cela ne m'a pas fait dérailler parce que je me suis battue en tant que femme noire toute ma vie. Un peu de mauvaise publicité sur un film ? Je n'ai pas adoré ça, mais ce n'est pas ça qui allait arrêter mon monde ou me détourner de ce que j'aimais faire."
Rappelons que deux ans avant de recevoir le Razzie, Halle Berry avait décroché l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans le drame À l'ombre de la haine.
(Re)découvrez la bande-annonce de ce film...