Entre Man on Fire, Jason Bourne, John Wick et Equalizer, Elyas est porté par un Roschdy Zem affûté comme jamais ! Ce dernier interprète Elyas Florès, ancien soldat des Forces Spéciales, solitaire et paranoïaque.
Il devient garde du corps pour Nour, 13 ans, et sa mère Amina, venues du Moyen-Orient. Tandis que l’ex-guerrier et la jeune fille s’apprivoisent, un mystérieux commando les prend pour cibles. Elyas ne reculera devant rien pour la sauver.
Retour vers l'action !
Le film est réalisé par un spécialiste de l'action, Florent Emilio-Siri, qui a notamment mis en scène Nid de guêpes, Otage ou L'ennemi intime. Il a ensuite dirigé des épisodes de la série Marseille avec Gérard Depardieu et Benoît Magimel. Il n'était plus revenu au cinéma depuis Pension complète en 2015.
Sous l'impulsion du producteur Mathias Rubin, le metteur en scène a décidé de revenir dans le genre action avec ce projet, qui a débuté il y a deux ans. À cette époque, Florent Emilio-Siri ne savais pas s'il avait encore des choses à raconter dans ce genre déjà exploré par le passé.
"En plus, je suis toujours un peu dubitatif parce qu’il n’y a pas beaucoup d’acteurs français qui peuvent faire des films – et je le dis en mettant des guillemets – d’action. Ce sont des rôles très physiques où il faut jouer des émotions extrêmes et variées. Ce n’est pas facile du tout", souligne-t-il. Pour le réalisateur, c’est donné à très peu d’acteur. C'est là que Mathias Rubin lui parle de Roschdy Zem pour incarner le rôle principal.
"Et là, ça change tout pour moi. Je suis Roschdy depuis deux décennies et j’ai toujours eu très envie de travailler avec lui mais on avait jamais trouvé l’occasion de le faire. Non seulement c’est un grand acteur, dont on peut sentir toute l’humanité dans chacune de ses interprétations, mais il a surtout cette présence, comme Steve McQueen ou Lino Ventura que j’apprécie énormément et qui est obligatoire pour un film d’action", explique Florent Emilio-Siri.
Roschdy Zem analyse une scène d'action
De son côté, Roschdy Zem nous a décrypté une séquence d'action du film dans la vidéo que vous pouvez voir ci-dessus. Pour l'artiste, ce genre de tournages est très éprouvant physiquement car cela demande "beaucoup d'endurance".
Sur la séquence analysée par le comédien de 58 ans, on voit ce dernier en pleine fusillade avec des bad guys, tout en portant sur son dos la jeune comédienne Jeanne Michel, qui interprète Nour. "J'avais cette arme très très lourde et ce masque en plus de Jeanne sur mon dos. Autant d'éléments qui viennent ajouter de la difficulté aux déplacements", souligne Roschdy Zem.
Par ailleurs, l'acteur souligne également les complications liées à l'incarnation d'un personnage taiseux comme Elyas. L'aspect physique est certes prépondérant, mais la dimension psychologique d'un homme qui a subi un stress post-traumatique l'est tout autant.
"Il y a une vraie jouissance à jouer ça même si je préfère le texte. Il y a cependant une vraie difficulté à jouer quelqu'un de 'métallique'. C'est toujours difficile de trouver le bon ton, la bonne nuance pour le faire évoluer", indique-t-il.
"Le sport, la préparation d'un rôle de façon physique fait partie de mon quotidien. C'est quelque chose que j'ai assimilé depuis des années. Pour un rôle comme ça, on accentue, on double les séances, notamment avec les cascadeurs. La répétition des chorégraphies, c'est hyper intense. Il n'y a rien de plus douloureux finalement que de frapper dans le vide ; ça fait très mal de taper dans le vide, il y a eu des crises de tendinites", révèle Roschdy Zem.
Le sport, la préparation d'un rôle de façon physique fait partie de mon quotidien. C'est quelque chose que j'ai assimilé depuis des années.
Le réalisateur Florent Emilio-Siri explique avoir vraiment pensé ce film pour Roschdy Zem. "Je l’ai composé en fonction de son physique, de sa sensibilité pour créer à la fois un personnage mystérieux avec une violence cachée. Je peux dire que Roschdy a été une sorte de muse pour moi. On a parlé de son personnage et de sa problématique. Il s’est nourri de ça. Je lui ai proposé de contrebalancer le physique imposant et la folie du personnage par de la douceur quand il s’exprime."
Un moment clé du film
Concernant la scène de fusillade dont parle Roschdy Zem, le cinéaste évoque "un moment clé du film. C'est un moment dans l'histoire où on va découvrir les capacités d'Elyas. Depuis le début du film, je cultive le mystère sur ce personnage dont on sait qu'il a un trauma de guerre."
Toutes les scènes d'action dans le film sont organiques. À chaque fois, elles servent à raconter un peu plus du personnage.
"Toutes les scènes d'action dans le film sont organiques. À chaque fois, elles servent à raconter un peu plus du personnage. Parce que j'ai construit le film en crescendo. Je n'ai pas choisi de commencer Elyas par une grosse scène d'action, comme ça se fait souvent, mais qui est un formatage, entre guillemets, américain", souligne Florent Emilio-Siri.
Ce dernier explique avoir voulu construire son oeuvre en s'inspirant du cinéma des années 70 : "C'est-à-dire en crescendo autour du héros, par exemple comme Rambo ou d'autres films où on découvre le personnage petit à petit. Et là, on arrive à un moment où on comprend vraiment qui est Elyas, puisqu'au début, il est construit comme un anti-héros un peu chargé négativement."
Dans cette scène, Elyas et Nour deviennent vraiment un duo, ajoute le réalisateur. "C'est-à-dire lui, qui est une espèce d'animal instinctif, et elle qui est un personnage plus en réflexion et en sensibilité. Elle devient la tête et lui les jambes. C'est elle qui commence à prendre les commandes d'Elyas et il devient comme une machine. C'est presque symbolique puisqu'il la prend sur son dos. Ils deviennent une seule personne", analyse-t-il.
La caravane de la discorde
Le cinéaste évoque aussi la réalisation d'une autre séquence-clé du film, celle de la caravane. "Toute ma scène repose également sur le surdécoupage dans une scène de violence extrême filmée avec des images flashes."
C’est toute la violence contenue du personnage qui explose en 80 plans dans un temps de 1 minute 03 secondes.
"C’est toute la violence contenue du personnage qui explose en 80 plans dans un temps de 1 minute 03 secondes. Et ce n’est surtout pas un exercice de style. Un plan séquence l’aurait été. Là c’est organique, c’est révélateur. Les espaces clos sont le reflet de son espace mental."
"Comme je savais que la scène pouvait faire décrocher le spectateur de par sa violence, je l’ai filmé comme une danse accompagnée par une musique indienne, plus légère mais qui surtout donne le tempo de cette séquence qui est pensée comme une chorégraphie. Il a fallu beaucoup de répétitions pour la préparer avec Roschdy qui a été brillant et qui n’est jamais doublé."
Si vous souhaitez vous injecter une bonne dose d'adrénaline, Elyas est sorti au cinéma le 3 juillet.