Six nominations pour aucun Oscar à l'arrivée : tel est l'étonnant bilan d'Amy Adams auprès de l'Académie. Et ce alors qu'elle s'est imposée comme l'une des comédiennes les plus en vue d'Hollywood, de celles sur qui les auteurs comptent pour leurs projets prestigieux.
Quand elle ne s'illustre pas du côté de DC (Man of Steel, Batman v Superman), Disney (Il était une fois) ou dans La Nuit au musée 2, aux côtés d'Alain Chabat.
Une injustice que l'on retrouve également dans le fait qu'elle n'ait pas été nommée pour Premier contact, l'émouvant film de science-fiction de Denis Villeneuve que Paris Première rediffuse ce vendredi 28 juin.
Mais peut-être que l'un de ses longs métrages à venir lui permettra d'inverser la tendance et d'inscrire son nom au palmarès. Nous passerons très vite sur The Invite, nouvelle comédie des réalisateurs de Little Miss Sunshine dans laquelle elle donnera la réplique à Paul Rudd et Tessa Thompson, qui n'est qu'en pré-production.
Nous nous arrêterons donc sur trois longs métrages déjà bien avancés. Dont un qui s'annonce particulièrement étonnant. Et fort, sur le papier.
Nightbitch
Attendu le 6 décembre aux États-Unis, après un passage par le Festival de Toronto, le film n'a pas encore de date de sortie chez nous. Mais c'est peu dire qu'il nous intrigue. Car il est question d'une ancienne artiste qui, après la naissance de son fils, reste recluse chez elle et se met à avoir peur de se transformer en chien.
Loin de la version canidé du Loup-garou de Londres, cette comédie horrifique signée Marielle Heller (Les Faussaires de Manhattan) s'inspire du roman homonyme de Rachel Yoder. Qui s'est elle-même basée sur sa maternité pour écrire autour des changements qui se sont opérés dans sa vie privée et professionnelle.
Le côté mi-amusant mi-inquiétant du postulat de départ cache ainsi une réflexion sur les rôles des hommes et des femmes en matière de parentalité et l'isolement que peuvent ressentir les mères. Entre l'idée de base, l'intelligence des films de sa réalisatrice et le talent de son actrice, tout est réuni pour que le résultat soit surprenant.
Klara and the Sun
Jenna Ortega, Amy Adams, Natasha Lyonne, Simon Baker… Une fois de plus, Taika Waititi prouve qu'il sait bien s'entourer. Produit par David Heyman (Harry Potter, Paddington, rien que ça), Klara and the Sun s'inspire du roman homonyme de Kazuo Ishiguro (Never Let Me Go), et il est actuellement en post-production.
Il y a donc fort à parier que certains festivals de la rentrée et de la fin d'année verront passer ce drame de science-fiction dans lequel Klara (Jenna Ortega), robot créé pour empêcher les adolescents de devenir solitaires, tente de sauver une famille d'humains avec laquelle elle connaît son premier chagrin d'amour.
On pense un peu au très beau After Yang devant ce pitch, auquel Taika Waititi, on l'espère, saura apporter la sensibilité et l'inventivité de ses meilleurs longs métrages. Quoiqu'il en soit, on le surveillera de très près.
At the Sea
Changement de registre, enfin, avec ce drame du réalisateur hongrois Kornél Mundruczó. Soit l'histoire d'une femme qui, après une longue rééducation, retourne auprès de sa famille, où elle doit se réadapter à son quotidien. Comme dans Pieces of a Woman, la question de la reconstruction sera au cœur de ce film qui est encore en tournage.
Il y a donc peu de chances de le voir en 2024. Mais nul doute, vu le pedigree de son auteur, qu'une place lui est peut-être déjà réservée dans l'un des grands festivals de 2025 (Berlin ? Cannes ?). Et qu'il offrira, peut-être, son premier Oscar à Amy Adams.