De quoi ça parle ?
Sur l'île de Kalamaki en Grèce, Yannis, un jeune enfant autiste, rythme ses journées en mesurant l'ordre du monde : les bateaux qui accostent, les prises des pêcheurs, le va-et-vient des clients du café.L'arrivée inattendue de son grand-père, Alexandre Varda, homme d'affaires de renom qu'il n'a jamais rencontré, va perturber l'équilibre fragile de son quotidien. Malgré leurs différences apparentes, une relation profonde et bouleversante se tisse entre ce grand-père distant et ce petit-fils aux talents singuliers.
Quelques mois après Et plus si affinités, comédie multi-récompensée au Festival de l'Alpe d'Huez, Bernard Campan revient au cinéma dans un registre très éloigné, celui du drame avec de l'émotion et de la tendresse. L'acteur révélé par la troupe comique des Inconnus est la tête d'affiche de L'enfant qui mesurait le monde, aux côtés du jeune Raphael Brottier, dans la peau d'un enfant autiste.
Bernard Campan s'est déjà illustré avec succès dans le registre du drame, notamment dans Se souvenir des belles choses, ou plus récemment dans Presque. Ici l'acteur nous emporte à nouveau dans un film dramatique, auquel l'acteur va apporter sa lumière et sa tendresse au fur et à mesure de l'évolution de l'intrigue et de son rapprochement avec les siens, sur cette île grecque.
Les thèmes de la recherche des racines, la filiation, la non-communication, l’art
L'enfant qui mesurait le monde aborde les thèmes que sont "la recherche des racines, la filiation, la non-communication, l’art", ainsi que "cette Grèce tellement blessée", comme le résume son réalisateur Takis Candilis.
Ce dernier, dont le nom est connu en tant que producteur et directeur des programmes de TF1 et de France Télévisions, a souhaité revenir à ses premières amours de la réalisation lorsqu'il a découvert le roman qu'il adapte pour ce film : L’Enfant qui mesurait le monde, le livre de Metin Arditi. Un livre qui a "profondément touché" Takis Candilis.
"La résilience est un des thèmes importants du film. Elle l’est pour le personnage d’Alexandre Vargas qu’interprète Bernard Campan, mais elle l’est pour moi aussi. Un jour à l’école communale, un petit garçon m’a traité de “sale métèque”. J’ignorais complètement la signification du mot. Puis j’ai oublié cet incident. À aucun moment, par exemple, je ne me suis étonné de ma nomination à la Direction Générale de TF1, ou à celle de France Télévisions. Aujourd’hui, je réalise à quel point les gens qui m’avaient engagé étaient audacieux", confie Takis Candilis.
"Il est aussi question d’incompréhension et de non-communication entre cet homme et sa fille, et entre cet homme et son petit-fils, poursuit-il. Pour ma part, j’ai connu ces problèmes avec mes enfants. Enfin, il y a le retour à la Grèce, une Grèce différente, abîmée et pourtant intacte..."
Une palette d'émotions
On assiste à l'évolution du personnage de cet enfant que rencontre le personnage de Bernard Campan. De très mutique au début, le jeune Yannis (Raphael Brottier) va s'ouvrir et parler de plus en plus.
Sur le choix de Bernard Campan dans le rôle principal, Takis Candilis indique : "Il avait déjà interprété quelquefois des rôles dramatiques et on pouvait deviner chez lui la palette d’émotions qu’il exprime dans le film. Mais là, il le fait avec une amplitude incroyable." Au sujet du casting, et pour les plus attentifs, d'aucuns reconnaitront peut être Babsie Steger, que les spectateurs des séries AB ont connu sous le personnage de Hilguegue.
L'enfant qui mesurait le monde est aussi une invitation à voir la Grèce sous un autre jour. "Je voulais la vraie Grèce, celle où il n’y a pas de touristes, celle qui souffre. Spetsès est une île plus fréquentée par les Athéniens que par les touristes".
L'enfant qui mesurait le monde est à voir ce mercredi au cinéma.