A Houston au Texas, une fusée doit être envoyée en direction de la planète Mars. Mais les enjeux politiques et financiers sont si importants que l'opération est annulée, et les trois astronautes qui devaient s'envoler pour l'espace sont emmenés dans une base secrète où, en studio et de façon totalement factice, ils vont devoir simuler leur exploration martienne.
ARTE diffuse ce soir Capricorn One, un thriller spatial et paranoïaque sorti un an après Star Wars et qui mérite vraiment d'être redécouvert.
Se méfier des images
Le film interroge la véracité des images qui nous sont présentées sur les écrans. Sa thèse est loin d'être manichéenne, comme le confiait Hyams à la sortie au New York Times :
Je ne crois pas que la télévision mente toujours ou que le gouvernement nous trompe plus qu'il ne le doit. Mais le but de Capricorn One est juste de dire : 'ne croyez pas tout ce que vous voyez. Ne soyez pas incrédules, mais ne le croyez pas juste parce qu'on vous le montre (...)'.
Un succès phénoménal
Capricorn One lorgne du côté des théories conspirationnistes sur l'alunissage de 1969, qu'à l'époque, beaucoup de téléspectateurs avaient pris pour du chiqué. Peter Hyams a d'ailleurs écrit son scénario après l'alunissage de la NASA en 1969 mais faute de financements, a dû le conserver dans ses cartons pendant près de huit ans. Il finira par trouver un producteur et de là, à sortir le film via la Warner.
La même année, le studio doit sortir Superman avec Christopher Reeve pour l'été 1978, mais le repousse à Noël. Capricorn One récupère la date de sortie du film de super-héros, mais aussi son budget marketing et son nombre d'écrans prévus. De plus, l'affaire du Watergate a explosé à peine 4 ans avant, et le public est en proie au doute sur ses dirigeants. En conséquence, le long métrage arrive au meilleur moment, et c'est un énorme succès.
Et à l'heure où la vidéo est partout devant nos yeux, à l'époque des fake news, Capricorn One prouve plus que jamais son actualité, 46 ans après sa sortie.