Il n’est pas rare qu’une star hollywoodienne soit ignorée par l’Académie des Oscars pendant plusieurs décennies. En réalité, il existe un certain nombre d’acteurs méritants qui, étonnamment, n’ont jamais été nommés pour un Oscar au cours de leur carrière. Richard Gere fait partie de la liste : en près de 50 ans de carrière, il n’a jamais été nommé pour une statuette dorée malgré des films prestigieux comme Officier et Gentleman (1982) et des super hits comme Pretty Woman (1990). Mais contrairement à beaucoup de ses collègues, il y a une explication à son cas : il a carrément été interdit d’Oscars pendant 20 ans !
Même si les raisons pour lesquelles Will Smith, Roman Polanski ou encore Harvey Weinstein ont été déclarés persona non grata sont évidentes, il est assez surprenant que Richard Gere ait été banni des Oscars. Après tout, l’homme de 74 ans n’est pas vraiment du genre à créer le scandale. Quoi que…
Un prise de partie politique
Lors de la 65ème cérémonie des Oscars en 1993, la star d’Affaires privées (1990) a remis le prix du meilleur décor, qui a été décerné à Luciana Arrighi et Ian Whittaker pour Retour à Howards End (1992). Cependant, au lieu de simplement féliciter les gagnants, l’acteur en a profité pour critiquer le gouvernement chinois pour son traitement envers son peuple et envers les Tibétains. L’acteur est un adepte de longue date du bouddhisme tibétain et un critique sévère de la Chine.
Academy Awards
Il s’est donc rapidement écarté des mots écrits sur son prompteur pour attirer l’attention sur ce problème : “Sachant à quel point la situation des droits de l’Homme est horrible et épouvantable en Chine [et au Tibet], je me demande si nous pourrions tous envoyer de l’amour, de la vérité et un peu de raison à Deng Xiaoping en ce moment à Pékin, peut-être qu’il prendrait ses troupes, les éloignerait du Tibet et permettrait à ces gens de vivre à nouveau comme des personnes libres et indépendantes”, a-t-il alors déclaré.
Deng Xiaoping a été le Président de la Commission militaire centrale du Parti communiste chinois et officieusement le numéro un de la république populaire de Chine.
Écoutez son discours dans la vidéo ci-dessous (en version originale) :
Interdiction et retours ponctuels
C’est donc ce discours engagé qui lui a non seulement valu une interdiction à vie d’entrer en Chine, mais également une interdiction d’Oscars de 20 ans. Toutefois, il a été autorisé à y revenir dix ans plus tard pour assister à la cérémonie de 2003 lorsque la comédie musicale Chicago, dans laquelle il incarne l’avocat Billy Flynn, y a été nommée pour 13 prix – et en remportera 6, dont celui du meilleur film.
L’acteur a également assisté à la cérémonie des Oscars 2013, encore une fois 10 ans plus tard, pour présenter le prix de la meilleure musique de film et de la meilleure chanson originale aux côtés de ses co-stars de Chicago : Queen Latifah, Renée Zellweger et Catherine Zeta-Jones.
Dans un bref commentaire sur le sujet face au Huffington Post, il a déclaré : “Apparemment, j’ai été réhabilité. Il semble que si vous restez dans le coin assez longtemps, ils oublient qu’ils vous ont banni.”
Direction Cannes
Richard Gere sera prochainement à retrouver dans The Making Of, face à Diane Keaton et Blake Lively. Il donnera également la réplique à Diane Kruger dans Longing de Savi Gabizon.
Enfin, il sera surtout à l’affiche de la comédie dramatique Oh Canada de Paul Schrader, un film avec Uma Thurman et Jacob Elordi, qui est en compétition à Cannes cette année – un festival auquel il a le droit de et va assister !
En attendant, son dernier film, la comédie romantique Oui, je le veux ? (2023) de Michael Jacobs, dans lequel il a joué aux côtés là aussi de Diane Keaton, ou encore William H. Macy et Susan Sarandon, est disponible en streaming sur Paramount+.
