Ça parle de quoi ?
Magouilleur et beau parleur, naviguant entre son entreprise florissante et sa vie de famille épanouie, Daniel est un homme comblé. Mais à la suite d’une malversation financière, il doit troquer du jour au lendemain son luxueux appartement de Neuilly contre une cellule de 9m2 dans la prison de Poissy. Du costard-cravate au survêt’-claquettes, la chute est brutale. Daniel se retrouve perdu dans un environnement dont il ne connaît pas les codes. Mais c’est sans compter sur sa tchatche, son humour et son sens inné de la débrouille…
Prison Break
C’est une belle surprise que les spectateurs sont invités à découvrir dès ce 8 mai au cinéma. Présenté pour la toute première fois lors de la 27e édition du Festival de l’Alpe d’Huez, en janvier dernier, Neuilly-Poissy a su cueillir le cœur du public tout en déclenchant rires et larmes. Réalisée par Grégory Boutboul à qui l’on doit notamment les scénarios d’Amis publics, 30 jours max ou encore Andy, cette comédie nous plonge dans l’histoire de Daniel.
Incarné par un Max Boublil au meilleur de sa forme, ce self-made man propriétaire d’une chaîne de restaurants à succès voit sa vie de rêve se transformer en cauchemar lorsqu’il se retrouve emprisonné. Un univers carcéral qui tenait à cœur au cinéaste, lui qui a été bercé par des films du genre, mais souhaitait cette fois-ci y insuffler de la comédie.
“J’ai toujours aimé les films de prison – Les Évadés, Au nom du père ou Un prophète – et je rêvais de réaliser le mien, même si cela devait être une comédie, genre dans lequel je suis identifié comme auteur, explique-t-il. J’ai donc commencé à me documenter en lisant des livres de directeurs de prison, de matons ou de prisonniers et je suis tombé sur le témoignage d’un aumônier juif qui racontait comment il s’était retrouvé à célébrer les Pâques juives avec des détenus juifs, musulmans ou des fichés S. C’est le moment où je me suis dit que je tenais mon point de départ…”
Démarrant dans la pure tradition des longs-métrages comiques avec des répliques percutantes et des personnages caractéristiques et attachants, Neuilly-Poissy trouve sa force dans sa manière de traiter d’un sujet sensible, celui des communautés. Apportant un regard neuf et délicat sur cette thématique si sensible, le film se révèle comme une ode à la fraternité et au partage, et permet d'espérer et même d’entrevoir une réconciliation entre les religions.
Un pari pourtant ô combien compliqué à relever, surtout au vu de l’actualité. “L’écriture m’a pris plusieurs années. Ce qui est très troublant, c’est qu’il y a eu un avant et un après 7 octobre 2023, se souvient Grégory Boutboul. Ce que nous disent les gens qui ont déjà vu le film, c’est qu’il leur fait du bien en amenant un peu de recul et d’humour dans ce climat de tension intercommunautaire. Tout le monde en prend pour son grade, il n’y a aucun traitement de faveur et ce qui domine à la fin, c’est la notion de fraternité…”
Au-delà de la finesse de son écriture et la singularité de son ton, Neuilly-Poissy se distingue par son casting au diapason. Face à Max Boublil, on retrouve un Steve Tientcheu et un Malik Amraoui qui illuminent l’écran, tout comme Mélanie Bernier, Claudia Tagbo, Gérard Darmon ou encore Gérard Jugnot.
Neuilly-Poissy, actuellement et exclusivement au cinéma.