De quoi ça parle ?
Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.
Le comédien et humoriste Artus passe à la réalisation. En ce 1er mai, il dévoile Un p'tit truc plus, une comédie avec, au casting, de nombreuses personnes en situation de handicap.
"L'envie de faire ce film remonte à encore plus loin que la création du personnage de Sylvain. Il y a aussi eu le sketch sur le handisport. C'est un sujet que j'ai toujours traité parce qu'il a toujours été tabou. Pour moi, c'est important d'en parler, parce que justement, il faut le "détabouiser". Je sais pas si ça se dit, mais en tout cas, le jour où ça ne sera plus tabou, on aura passé un cap. (...) Il y a besoin d'en parler. Comme sur plein de thèmes et plein de choses qu'il faut qu'on banalise."
Presque 30 ans après Le Huitième jour, le film avec Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, qui avait beaucoup ému et touché le public à l'époque, Un p'tit truc en plus poursuit ce sillon, celui de trouver un équilibre entre humour, émotion et surtout une grande bienveillance, qui peut éveiller les consciences.
"J’ai toujours eu envie de montrer ce dont sont capables les personnes porteuses d’un handicap mental : elles ont un imaginaire incroyable, une magie, ou une folie, qu’on ne rencontre pas ailleurs. C’est avec elles que je voulais faire un film", ajoute-t-il dans le dossier de presse.
J’ai un côté sale gosse : plus tu me dis de ne pas aller sur un sujet et plus j’y vais !
Et d'ajouter : "les différences sont une force, j’en suis convaincu. Si on peut en rire, c’est sain et c’est mieux : moi-même, j’ai été gros et j’ai été le premier à faire des vannes sur mon corps… - De toutes façons, j’ai un côté sale gosse : plus tu me dis de ne pas aller sur un sujet et plus j’y vais. Et il y a cinq ans, j’ai commencé à écrire ce film."
A notre micro, la comédienne Alice Belaïdi : "on ne fait pas un film sur le handicap. C'est une comédie avec des personnes, des acteurs en situation de handicap. Et ça change tout."
Si ce film peut ouvrir un tout petit peu la porte comme il a ouvert ma porte
"C'est une comédie dans laquelle deux mondes se rencontrent : ces jeunes handicapés vont leur ouvrir les bras, plein d'amour, de rigolade, de love... C'est une rencontre humaine. Et évidemment qu'on n'allait pas se moquer d'eux. En tout cas, si ce film peut ouvrir un tout petit peu la porte comme il a ouvert ma porte..."
Un film porteur d'un message attentionné
Si Un p'tit truc en plus est avant tout une comédie, dont l'objectif premier est de rire et passer un bon moment, l'idée est aussi de repenser ses relations et savoir "ouvrir la porte" comme le dit joliment Alice Belaïdi.
Elle complète, à notre micro : "De parfois passer sa peur de la différence et d'ouvrir la porte un peu, de confronter sa peur. Je pense que ça nous ferait vraiment tous du bien de se mélanger plus et de prendre de leur poésie, de leur simplicité, de leur vérité."
Et Artus, de conclure : "Ne pas avoir peur de mal faire, parce que c'est pire de rien faire. Aller vers eux et puis, au pire, si vous dites une connerie, vous dites une connerie, mais c'est mieux que de ne pas y aller !"
Un p'tit truc en plus réalisé par Artus sort au cinéma ce mercredi 1er mai 2024.
