C’est entourée de sa famille chez elle à Rutherford, en Californie, qu’Eleanor Coppola s’est éteinte vendredi à l’âge de 87 ans, comme l’a annoncé ses proches dans un communiqué (via l’Associated Press). Aucune cause du décès n’a été révélée.
Cinéaste elle-même, Eleanor Coppola était notamment connue pour ses documentaires retraçant la création des films de son mari, Francis Ford Coppola. Elle a d’ailleurs remporté un Emmy pour avoir relaté la production éprouvante de 238 jours d’Apocalypse Now dans son documentaire Hearts of Darkness: A Filmmaker’s Apocalypse (1991), véritable portrait d’un artiste en crise qui lui a aussi valu une nomination à la Directors Guild of America.
Ce sont simplement les images qu’elle a filmées sur le tournage du long métrage qui sont devenues par la suite un documentaire, sorti 12 ans après Apocalypse Now qui, lui, a reçu pas moins de huit nominations aux Oscars.
“Pour moi, le début de l’idée du film était certainement de documenter Apocalypse Now, avait-elle déclaré à Deadline en 2017. “Je n’en avais aucune idée. J’avais réalisé quelques petits films d’art au début des années 70, mais lorsque j’ai acheté cet appareil photo aux Philippines, j’étais tout simplement hypnotisée en regardant dans le viseur. J’ai vraiment réagi à cela, alors j’ai réalisé différents documentaires, parce que j’ai toujours aimé tourner.”
Triton Pictures
Eleanor Coppola a ensuite écrit et réalisé son premier long métrage, Paris Can Wait, une romance mettant en vedette Diane Lane, Alec Baldwin et Arnaud Viard, dont la première a eu lieu au Festival international du film de Toronto en 2016. Un deuxième film, le drame Histoires d’amour, avec Joanne Whalley, Chris Messina et Kathy Baker, a suivi en 2020.
La cinéaste a également raconté la production troublée d’Apocalypse Now dans son livre de 1995, Notes: The Making of Apocalypse Now, avant de publier ses mémoires, Notes on a Life, en 2008. De plus, elle a travaillé comme directrice de la photographie et réalisatrice sur plusieurs courts métrages documentaires détaillant les diverses productions cinématographiques de son mari et de ses enfants.
Une matriarche inoubliable
Née Eleanor Neil à Los Angeles le 4 mai 1936, elle a grandi à Huntington Beach avant d’obtenir un diplôme en design appliqué de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). C’est en 1963 qu’elle rencontre Francis Ford Coppola alors qu’elle travaillait comme assistante directrice artistique sur son premier film d’horreur, Dementia 13, en 1963. Quelques mois après leur relation, Eleanor tombe enceinte et le couple se marie à Las Vegas en février 1963.
Leur premier-né, Gian-Carlo, est rapidement devenu une présence régulière dans les films de son père, tout comme leurs enfants suivants, Roman (né en 1965) et Sofia (née en 1971). Après avoir joué dans les films de leur père et grandi sur les plateaux de tournage, tous se sont tournés vers le cinéma.
“Je ne sais pas ce que notre famille a donné, sauf que j’espère qu’on a donné l’exemple d’une famille qui s’encourage mutuellement dans son processus créatif, quel qu’il soit”, a déclaré Eleanor à l’Associated Press en 2017. “Dans notre famille, tout le monde a choisi de suivre en quelque sorte l’entreprise familiale. Nous ne le leur demandions pas et ne nous attendions pas à ce qu’ils le fassent, mais ils l’ont fait. À un moment donné, Sofia a dit : ‘La noix ne tombe pas loin de l’arbre.’”
Eleanor Coppola laisse dans le deuil son mari, Francis, leurs enfants, Sofia et Roman, ainsi que trois petits-enfants. Leur fils aîné, Gian-Carlo, est décédé en 1986 à l’âge de 22 ans après avoir été blessé dans un accident de bateau.
