Le titre de cette série est trompeur. Non, il n'est pas question d'un programme destiné aux enfants. Tout au contraire. Mon Petit renne - ou Baby Reindeer en version originale - n'est autre que le surnom attribué à Richard Gadd par sa harceleuse. Pendant des années, ce comédien écossais a été suivi et épié par une femme qu'il nomme "Martha".
Un cauchemar bien réel
En trois ans seulement, il reçoit plus de 41 000 e-mails - 35 par jour -, 350 heures de messages vocaux, 106 pages de lettres et un nombre incalculable de cadeaux aussi étranges les uns que les autres.
Ce traumatisme, l'humoriste en a fait un seul en scène en Angleterre puis une série, à destination de Netflix. À travers sept épisodes, il raconte cette période de sa vie en interprétant lui-même le premier rôle.
Donny Dunn est un comédien qui peine à percer sur scène. Pour gagner sa vie, il occupe un poste de barman. Son quotidien bascule lorsqu'une cliente, qui se présente comme avocate, se lie d'amitié avec lui.
Il ne sait pas encore que ces échanges cordiaux vont prendre une autre tournure. Martha va prendre le pas sur sa vie pour la transformer en enfer.
Ça sent le vécu !
De prime abord, Mon Petit renne pourrait passer pour une comédie. Le personnage de la harceleuse - brillamment interprété par Jessica Gunning, très flippante - est si extravagant, avec son langage très fleuri, qu'il peut prêter à sourire. L'histoire prend vite une autre tournure et il ne faut pas longtemps aux téléspectateurs pour le comprendre.
Forcément, devant un tel récit, on pense à Misery de Rob Reiner, adaptation du roman de Stephen King portée par Kathy Bates en fan incontrôlable. Or, Mon Petit renne s'appuie sur un vécu.
Devant le résultat, il est difficile de ne pas le sentir et ce, à tous les niveaux : l'écriture, les détails et l'interprétation de l'acteur-créateur Richard Gadd qui vient de signer l'une des fictions les plus marquantes de cette année 2024.
Mon Petit renne, disponible le 11 avril sur Netflix.