C'est peu dire que l'on associe absolument pas un acteur comme Robert de Niro à l'univers des jeux vidéo. On confronte avant tout cet immense acteur à son impressionnante filmographie émaillée de nombreux chefs-d'oeuvre; s'offrant encore le luxe, à 80 ans passés, de livrer une extraordinaire et glaçante composition dans Killers of The Flower Moon.
On associe éventuellement l'artiste à l'empire immobilier qu'il s'est bâti dans le quartier de Tribeca, à New York, où, depuis la fin des années 1980, en homme d'affaires avisé qu'il est, il a investi à tours de bras dans un secteur où les terrains n'intéressaient pas franchement grand monde. Mais les jeux vidéo ? Allons donc.
"Il faut s’intéresser au jeu vidéo et l’aider, parce que c’est un enfant du cinéma"
C'était manifestement mal connaître Bob. "Il faut s’intéresser au jeu vidéo et l’aider, parce que c’est un enfant du cinéma" dira l'acteur, qui est le fondateur du très courru Festival du film de Tribeca. Et de joindre l'acte à la parole. Depuis 2011, le festival a pris l'habitude de présenter régulièrement des jeux vidéo, lors d'ateliers - rencontres. En 2021, Il a franchi une nouvelle étape en dévoilant une sélection de jeux éligibles à un prix. Une première.
En réalité, l'acteur a développé un vif intérêt pour le monde du jeu vidéo dès les années 1990, au point même d'en avoir produit un, sorti en octobre 1996 : 9 : The Last Resort.
Produit via sa société Tribeca Interactive montée en 1995, 9 : The Last Resort était un jeu d'aventure de type Point'n Click dans la veine d'un jeu légendaire qui a donné beaucoup de cheveux blancs face à ses énigmes corsées : Myst.
Baignant dans un environnement graphique absolument superbe, 9:The Last Resort proposait lui aussi des énigmes pour avancer dans l'intrigue, allant de la plus simple... à la plus compliquée. Non seulement le jeu était visuellement impressionnant pour l'époque, avec ses graphismes en SVGA de 256 couleurs sur une résolution royale de 640x480, mais le jeu s'offrait aussi le luxe d'un sacré casting vocal : Christopher Reeves, la chanteuse et comédienne Cher, Steven Tyler et Joe Perry du groupe musical Aerosmith, ou encore James Belushi.
A quoi cela ressemblait ? A ça !
Plutôt bien accueilli par la Presse à l'époque semble-t-il, avec son ton adulte, ses qualités graphiques et son ambiance envoûtante, sa difficulté rédhibitoire lui a fermé les portes des ventes massives auprès du grand public.
lncapable de rembourser les coûts de développement, Tribeca Interactive a fermé ses portes quelques mois après la sortie du jeu. Il reste donc l'unique et curieuse incursion de Bob dans le domaine des jeux vidéo.