D'un côté, il y a les chefs-d'oeuvre de films de guerre : Platoon, Full Metal Jacket, Croix de fer, La Bête de guerre, Il faut sauver le soldat Ryan, Das Boot, Patton... Pour n'en citer qu'une minuscule poignée.
Et puis, sur la rive d'en face, les oeuvres tombées au champ d'honneur. En balayant les films de guerre référencés en base, et en tenant uniquement compte des films ayant au minimum 100 notes, la Palme d'or du pire film du genre selon vous est remportée haut la main par Les Sentinelles du Pacifique, avec une moyenne absolument royale de 1,31 sur 5.
Après avoir été tristement épinglé dans le pire film de science-fiction, Cosmic Sin, gratifié d'un 0,8 sur 5, Bruce Willis rempile, hélas, pour le pire avec ce film, sorti en 2018.
Le pitch ? Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l’armée de l’air chinoise est en déroute face à la toute-puissance de l’armée impériale japonaise. Pour mettre un terme aux bombardements qui déciment la population de la ville de Chongqing, les Etats-Unis envoie le colonel Jack Johnson afin qu’il enseigne aux jeunes pilotes l’art du combat aérien. Ensemble, ils forment les sentinelles du Pacifique.
Mel Gibson à la rescousse
Production sino-américaine, Les Sentinelles du Pacifique a connu un destin un peu cabossé. Financé par un fond d'investissements chinois, réalisé par un certain Xiao Feng, la production s'était attaché les services de deux têtes d'affiche américaines. En l'occurrence Adrien Brody, et Bruce Willis donc, sous les traits du colonel Jack Johnson.
Curieusement, Mel Gibson est aussi monté à bord. Non pas en tant qu'acteur, mais comme conseiller technique. "Mel s'intéresse à ce qui s'est passé pendant cette période et a fourni des suggestions pertinentes sur la façon de réaliser le film" avait commenté le producteur du film, dont les propos étaient rapportés par Variety.
Cette participation n'était en soi pas du tout une mauvaise idée cela dit. Les producteurs ont dû être émerveillé par le savoir-faire de Gibson sur un film sorti un an plus tôt à l'époque, Tu ne tueras point.
Une actrice mise au secret pendant trois mois
La sortie en Chine devait se faire en août 2018, puis fut reportée à octobre 2018 à la suite d'un gigantesque scandale de fraude fiscale de l'actrice Fan Bingbing, qui joue dans le film. La comédienne avait même carrément disparue des écrans radar pendant trois mois, avant de refaire surface pour faire des excuses publiques.
En octobre 2018, à quelques jours de la sortie en salles , la société de distribution chinoise a finalement décidé d'annuler la sortie du film à la suite de soupçons de blanchiment d'argent visant la production du film. Le film est donc directement sorti en vidéo.
"Les effets spéciaux sont sidérants de nullité"
Presque 44% des commentaires perçoivent le film comme une propagande chinoise. "Quelle arnaque ce film ! Copiant sur les standards d'hollywood, ce blockbuster "made in china" ne mérite le détour que par son action et ces vols planés d'avions" peut-on lire.
Quoique d'autres pointent justement la faiblesse des effets spéciaux et des scènes aériennes. "C'est plat, sans la moindre émotion, les effets spéciaux sont sidérants de nullité, aucun des personnages n'a de profondeur - et donc aucun n'est attachant - le montage du film semble avoir été fait par un collégien en stage d'observation d'une semaine" écrit charitablement un internaute.
Et, bien entendu, de larges rasades pointant la performance de Bruce Willis, venu cachetonner sans s'impliquer plus que de raison. Le fait est que l'acteur, comme rappelé auparavant, était déjà dans une phase de tournages stakhanovistes de films sortis en direct-to-video, ponctués ça et là d'oeuvres sortant du lot, comme Glass en 2019.