Saviez-vous que les projections test étaient de plus en plus utilisées par le cinéma français, notamment pour les comédies ? Selon BFM TV, qui a consacré une enquête sur le sujet, "les cinéastes s'appuient de plus en plus sur les retours du public grâce à un système de projections test qui leur permet de ciseler au mieux leurs films comiques."
Parmi les comédies ayant utilisé cette méthode, on retrouve Maison de retraite 2, en salles depuis le 14 février. Avant, ces projections étaient mises en place après le montage, une fois le film achevé.
Un processus indispensable
"Ça n'avait pas beaucoup de sens. Le film était terminé donc on ne pouvait plus rien changer. Maintenant que c'est intégré au processus, on peut changer des choses qui sont de l'ordre du détail mais qui sont hyper importantes", explique Kev Adams, producteur, scénariste et acteur principal de Maison de retraite 2.
Ce dernier confie ensuite avoir déjà eu recours aux projections test pour le premier épisode de la saga comique. "Elles étaient très enrichissantes. Sur la suite, elles l'étaient encore plus. Les projections test, c'est une chance. C'est un outil qui doit devenir indispensable pour les comédies dans les années à venir", estime Kev Adams.
Ainsi, grâce à ce système, le réalisateur Claude Zidi Jr. a pu peaufiner les gags et les rendre plus performants. Il a également coupé 10 minutes pour rendre le tout plus efficace. "Le premier montage faisait 1h52. C'était un peu long. On a coupé des queues de scènes, une petite vanne qui tombait à l'eau. Parfois on a ajouté des blagues, parfois on en a enlevé", révèle le metteur en scène.
Le public sauve une scène !
Kev Adams ajoute notamment qu'une vanne un peu osée avait été sauvée par le public. Il s'agit d'une réplique de Rico, campé par Enrico Macias. Le senior, dur d'oreille, s'éprend de Fleurette, jouée par Firmine Richard, tentant de la séduire. "On lui dit 'Sens toi à ton aise' et il comprend 'Tu veux que je la baise ?' Je la trouve beaucoup trop virulente. Mais on a fait trois projections test où le public était mort de rire à chaque fois", explique Kev Adams.
"Peut-être que c'est moi qui l'imagine trop violente dans l'écriture mais dans la bouche d'Enrico Macias, il y a un côté un peu doux, un peu fou, un peu décorrélé de la réalité. Ça m'intéresse de savoir où le public a ri, les personnages qu'ils préfèrent ou pas. On a essayé d'être à l'écoute du public", souligne le comédien de 32 ans.
Pour mémoire, le premier opus de Maison de retraite, sorti il y a deux ans, a rassemblé 2 millions de spectateurs. Le second volet est bien parti pour être à nouveau un succès ; il a réuni plus de 440 000 curieux lors de son premier week-end d'exploitation.