Souvent cité par les amateurs de cinéma comme l'un des meilleurs films de tous les temps, et considéré par les fans comme le volet le plus réussi de la saga qu'il a lancée, Jurassic Park premier du nom, réalisé par Steven Spielberg en 1993, fait partie de ces oeuvres immortelles auxquelles on ne changerait pas une virgule.
Mais au sein de ce grand-huit pratiquement parfait, y a-t-il une séquence qui se démarque des autres ? Une scène encore plus exceptionnelle que le reste du film ?
Entre la magistrale arrivée en hélicoptère sur Isla Nublar, l'éblouissante découverte des brachiosaures à travers les yeux hallucinés du Professeur Grant, l'émouvante rencontre avec le tricératops ou encore la terrifiante partie de cache-cache dans la cuisine avec les raptors, difficile de choisir un seul joyau dans le foisonnant trésor que représente Jurassic Park.
Et pourtant...
S'il ne nous fallait conserver qu'une seule unique scène du film de Spielberg, nous opterions forcément pour le grandiose face-à-face entre les protagonistes et le T-Rex.
Une attente interminable
Au-delà du fait que cette séquence a représenté un défi monumental à relever pour l'équipe du long métrage et qu'elle a irrémédiablement bouleversé le monde des effets spéciaux, elle constitue surtout une virtuose prouesse de mise en scène.
En effet, si le spectacle est aussi sensationnel, c'est notamment parce qu'il s'est longtemps fait désirer. Le tyrannosaure, roi des dinosaures et clef de voûte du film, que Spielberg nous fait miroiter dès l'affiche de Jurassic Park, ne daigne pointer le bout de son museau qu'à une heure de film, soit à la moitié du long métrage.
Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que l'attente en valait la peine !
La nuit, sous la pluie
La nuit est tombée sur Isla Nublar, et un violent orage s'est abattu sur le parc. Le système électrique du complexe a cessé de fonctionner, et les voitures des personnages ont stoppé devant la gigantesque clôture du T-Rex. Il pleut à verse. Et à travers les mailles de la barrière, la petite chèvre qui devait servir d'appât au monstre continue de bêler.
Conscient d'avoir déjà largement fait languir son public, Steven Spielberg continue de ménager ses effets, et organise sa scène avec la méticulosité d'un alchimiste. Chaque élément, chaque valeur de plan, chaque mouvement de caméra est dosé pour offrir au spectateur le résultat le plus sensationnel possible.
Face au T-Rex
Avant de nous montrer (enfin !) le T-Rex, le cinéaste filme d'abord la surface d'un verre d'eau, troublée par un mystérieux tremblement, le regard tétanisé de Donald Genaro dans le rétroviseur de la voiture, l'enclos de la chèvre, désormais vide, à travers les lunettes nocturnes de Tim, le jarret sanglant de la pauvre bête sur le pare-brise du véhicule, et enfin... le clou du spectacle.
Minutieusement préparée par Spielberg, orchestrée avec une précision d'orfèvre, l'arrivée du monstre est inoubliable.
Uniquement précédé par le son d'une pluie battante et par le fracas du tonnerre, le rugissement du T-Rex sonne le glas de toute une époque pour ouvrir un tout nouveau chapitre dans l'histoire du cinéma, en offrant par la même occasion aux spectateurs de 1993 la plus extraordinaire attraction qu'ils aient jamais vue sur un écran.
(Re)découvrez tous les détails cachés de "Jurassic Park"...