LA SUITE DE PERDRIX ?
Ancien journaliste devenu scénariste et réalisateur de courts métrages, Erwan Le Duc a levé le voile sur son premier long métrage en 2019 : Perdrix. Présentée à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, cette comédie romantique brosse le portrait de Pierre Perdrix, capitaine de gendarmerie partageant son quotidien de célibataire avec sa mère et son frère. Ce dernier, papa élevant seul sa fille de 12 ans, a justement été la base d’écriture de La Fille de son père, 2e film du cinéaste.
“On suivait un peu leur histoire, et il y avait déjà cette question de la séparation entre eux, de l’enfant qui disait vouloir quitter son père mais sans l’abandonner, explique le réalisateur. Ensuite, mon processus d’écriture, c’est de partir d’une idée, d’un thème un peu large, puis de nourrir le texte par fragments (...) Le début de l’écriture du scénario date du premier confinement, en mars 2020."
"Le confinement a fait que j’ai passé beaucoup de temps en famille, notamment avec ma fille. Donc le point de départ, c’est de raconter une relation père–fille, une histoire d’amour inconditionnel entre un parent et son enfant.”
DU PETIT AU GRAND ÉCRAN
Si le choix de Nahuel Pérez Biscayart (Au revoir là-haut) s’est imposé très rapidement pour interpréter Etienne, le papa célibataire, entraineur de foot aussi doux que philosophe et fuyant le drame de l’abandon de la mère de sa fille, c’est une série télévisée qui a permis à Céleste Brunnquell (En Thérapie) de décrocher le rôle de Rosa.
“Je l’avais vue dans la série En Thérapie, je lui trouvais déjà une présence singulière. On l’a rencontrée en casting, raconte Erwan Le Duc. Le personnage de Rosa a beaucoup de texte, parfois de vraies tirades, et lors de ces essais, Céleste a été très impressionnante. Elle donnait à Rosa une douceur que je n’avais pas forcément imaginée, mais sans perdre le tranchant du personnage.”
“Céleste a apporté beaucoup d’intériorité au personnage, tout en restant très légère. Sur un regard, sur un mouvement de tête, elle est capable de changer l’atmosphère d’une scène, d’amener une émotion tout à fait inattendue.”
UNE INTRODUCTION DE RÊVE
Souhaitant se concentrer sur le lien qui unit ce duo père-fille tendre et singulier, le réalisateur a choisi de raconter leur passé au cours d’une scène d’introduction de moins de dix minutes et quasi dénuée de texte. Une ouverture de film qui repose en grande partie sur la musique de Julie Roué, et qui aurait pu être toute autre.
“J’avais rêvé cette introduction que l’on voit aujourd’hui, et la musique l’a rendue possible. Elle est aussi amenée par une courte voix off, et le spectateur comprendra peut-être au cours du film que c’est celle du personnage de Youssef, lisant ce qui pourrait être un fragment de son poème : « au début, Étienne a 20 ans et il ne se doute de rien…». Ces quelques mots lancent le film.”
La Fille de son père, d’Erwan Le Duc, actuellement et exclusivement au cinéma.