Désormais disponible en Blu-ray et DVD ainsi qu'en VOD, Indiana Jones et le Cadran de la destinée continue d'alimenter les débats depuis sa sortie en juillet dernier, notamment sa fin. Comme celui du Crâne de cristal avait divisé en 2008, le dernier acte de cet ultime Indy avec Harrison Ford n'a pas fait l'unanimité.
Aujourd'hui, James Mangold, réalisateur du film, prend la parole pour expliquer ses choix.
Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaître la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit…
Ce qu'il voulait éviter
"Quand je suis arrivé sur le film, ils avaient déjà prévu différents éléments qui n'étaient que des réminiscences basiques du premier film", se souvient Mangold au micro d'i09. "Les premières versions du scénario contenaient juste des apparitions et des fantômes et j'avais l'impression de revoir [Les Aventuriers de l'Arche perdue]."
"Je trouvais que Steven [Spielberg], George [Lucas], Larry Kasdan et David Koepp avaient réussi à continuer d'apporter des aspects différents à l'histoire et à la métaphysique sans refaire toujours la même chose. D'une certaine façon, je ne voulais pas faire ce genre de 'C'est ENCORE l'Etoile de la mort'."
Les spectateurs ont voté : le meilleur Indiana Jones n'est sans doute pas celui auquel vous pensez !
Mangold a donc orienté son choix vers une tout autre direction :
Le film explore les thèmes du passé et du présent. C'est devenu l'idée centrale. Donc dès le début de l'écriture, ma théorie était que nous commencerions par un retour à l'Allemagne nazie de 1938.
A cette époque, l'idée était donc de faire voyager Indy dans le temps et de le remettre à l'époque nazie, avec son âge actuel. Ce qui a causé deux soucis à Mangold :
Avec ce choix, j'ai réalisé que 1) c'était ce qu'attendait le public et qu'il ne serait pas surpris, et que 2) nous serions plongés dès l'ouverture dans un film avec un Indy de 79 ans courant partout.
Justifier une fin qui divise
Au final, la partie située en 1944 est bien un flashback avec un Harrison Ford rajeuni (et non Indy à 80 ans retournant en Allemagne nazie) et n'est que l'ouverture du film. Ensuite, le personnage voyage plusieurs fois dans le temps, jusqu'à une dernière partie se déroulant dans l'Antiquité, alors que des trirèmes romaines tirent sur un avion nazi qu'ils prennent pour un dragon.
Indy, lui, hésite à retourner à son époque dans laquelle rien ne l'attend plus, puis finit par renoncer à rester aux côtés d'Archimède. Il retourne au présent pour enlacer Marion Ravenwood (aussi vue dans le 1er et le 4e opus, jouée par Karen Allen). Mangold s'explique :
"J'ai senti que nous avions besoin de quelque chose de plus choquant, de plus audacieux et qui ait affecté Indy. S'il était revenu dans l'Allemagne nazie, il ne serait qu'un héros tentant d'empêcher Voller de mettre son plan à exécution.
S'il finissait là où il finit dans le film, il aurait à faire face à des questions plus importantes à propos de sa vie et ce qu'il a étudié au cours de sa vie. Et j'ai pensé que ce serait plus intéressant. D'autant que l'audace, si elle est possible, est préférable."
Plus tôt dans l'année, il avait déclaré au Podcast The Ringer :
"[Si Indy était resté dans l'Antiquité], il me semble que ça aurait été une sorte de suicide par faille temporelle, que ça aurait été un peu morne. Aurait-il vraiment été heureux ? Même Phoebe le dit (...). Tout cela semble plutôt être le coup de tête d'un type qui ne trouve pas de bonne raison de rentrer chez lui."
Les nouvelles explications de Mangold vous convainquent-elles ? Faites-vous partie des spectateurs que la fin n'a pas déçus ? A vos claviers !