La mini-série Sambre, dont deux nouveaux épisodes seront diffusés ce lundi soir à partir de 21h10 sur France 2, est l’adaptation télévisuelle d’un fait-divers qui a bouleversé les habitants du Nord de la France.
Pendant 30 ans, un homme, surnommé “le violeur de la Sambre”, a violé et agressé des dizaines de femmes sans jamais être inquiété. Ce n’est qu’en 2018 que le coupable a enfin été arrêté.
A travers l’histoire de Dino Scala, renommé pour les besoin de la fiction Enzo Salina, le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade et les scénaristes Alice Géraud et Marc Herpoux ont voulu raconter trente ans de faillite dans la prise en charge des victimes de viols, tout en montrant l’évolution de la justice, qui a, encore aujourd’hui, bien du mal à endiguer les violences sexistes et sexuelles.
Librement adaptée de l’enquête d’Alice Géraud, Sambre. Radioscopie d’un fait divers, paru en janvier 2023, Sambre tente d’être au plus près de la réalité. Mais pour les besoins de la fiction, les scénaristes ont parfois dû s’éloigner du réel, pour protéger les victimes, mais également par souci de cohérence.
Une entorse à la réalité
“Tous les éléments clefs de l’affaire ont été conservés”, a ainsi expliqué Jean-Xavier de Lestrade lors d’un point presse pour la promotion de Sambre. “Mais pour les personnages nous avons dû nous écarter de la réalité, notamment avec les victimes, car il ne fallait pas qu’elles puissent se reconnaître.”
Ils ont donc écrit leurs personnages en se basant sur des personnes qui ont réellement existé, mais ont fictionnalisé leur personnalité. Le but des auteurs et du réalisateur n’était pas de proposer un documentaire aux téléspectateurs de France 2.
Et pour adapter le réel aux différents personnages et épisodes de la série, les auteurs ont parfois eu recours à de petits ajustements, comme cela a été le cas dans l’épisode 3, diffusé ce lundi soir à 21h10 sur France 2.
Dans cet épisode, nous suivons la mairesse d’une petite bourgade industrielle de la Sambre, campée par Noémie Lvovsky, qui décide de briser l’omerta autour de viols ayant eu lieu dans sa commune. Des événements qui, dans la série, se déroulent en 2003, contrairement à la réalité.
“Travailler sur Sambre a demandé quelques efforts d’ajustement”, a ainsi expliqué Jean-Xavier de Lestrade. “Par exemple, pour la scène de l’ADN de l’épisode 3, nous avons dû la faire se dérouler fin 2003.”
En effet, la loi Sarkozy sur la sécurité intérieure, dont un des articles élargissait les critères d’inscription des personnes sur le fichier national automatisé des empreintes génétiques, a été adoptée en 2003.
Grâce à cette loi, la banque de données ADN, qui ne recensait jusqu’à lors que les profils génétiques des personnes ayant fait l'objet d'une condamnation ferme et définitive, étendait le fichage aux suspects voire aux témoins d’infractions.
Une donnée qui a son importance, puisque dans l’épisode 3, Enzo Salina manque de voir son ADN prélevé suite à un conflit avec sa voisine.
“Nous avons dû nous adapter. Nous avons légèrement décalé l’époque de l’épisode pour finir avec ça. Dans la chronologie, les événements qui se déroulent avec la maire sont un tout petit plus tôt”, a ajouté le réalisateur.
“Ça oblige quand même parfois à faire un léger glissement, mais en même temps, tout est cohérent et nous ne trahissons rien. Et de toute façon ce n’est pas très important. Que ce soit 6 mois plus tard, ou 6 mois plus tôt, au fond, nous restons dans l’histoire.”
Retrouvez deux épisodes inédits de Sambre ce lundi 20 novembre à partir de 21h10 sur France 2. La mini-série est d’ores et déjà disponible en intégralité sur la plateforme france.tv.