"Je sais que quand Hiver 54 était sorti, il disait 'Je ne veux pas qu'on fasse un film sur moi, mais sur mon action.'" Dans L'Abbé Pierre, une vie de combats de Frédéric Tellier, Benjamin Lavernhe se glisse sous l'iconique béret de celui qui fut "la voix des sans voix" et mena toute sa vie une lutte pour aider les plus démunis, notamment durant le glacial hiver de 1954 qui provoqua son célèbre appel à la générosité.
Totalement investi, le corps épuisé mais l'œil toujours plein de saine colère, le comédien trouve ici son premier "grand premier rôle". Celui qui installera assurément auprès du grand public ce prodige de La Comédie Française, révélé à l'écran dans Radiostars, Le Goût des merveilles, Le Sens de la fête et Mon inconnue.
"Ne jamais s'habituer à la souffrance de l'autre"
"C'est une très grande envie que le film reste dans le cœur des gens. Le but, c'est d'ouvrir les œillères, de les rendre à nouveau poreuses dans le bon sens du terme, à la souffrance des autres et surtout à ne jamais s'habituer à la souffrance de l'autre", explique t-il au micro d'AlloCiné.
"Je pense que l'héritage de l'abbé Pierre est grand par Emmaüs, par le travail de la fondation Abbé Pierre. Et qu'un film de cinéma s'empare de ce sujet et en fasse un grand film romanesque d'aventures, un film sur l'histoire du siècle et un portrait aussi intime de ce monsieur qui est absolument extraordinaire, c'est une manière de continuer le combat".
Le long métrage est également porté par Emmanuelle Bercot. Dans le rôle de Lucie Coutaz, elle met en lumière celle qui accompagna l'Abbé Pierre dans sa lutte contre la pauvreté pendant plus de quarante ans.
Âme-sœur indéfectible, bras droit fidèle et héroïne qui accepta de rester dans l'ombre du mythe, elle entre enfin, avec ce film, dans les mémoires.