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    Prononcée il y a 60 ans, on dit encore cette réplique aujourd'hui, signée par l'un des meilleurs dialoguistes français
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Michel Audiard est le roi des répliques de film, et lorsqu'il écrit pour ses acteurs préférés, ça donne l'un des meilleurs dialogues du cinéma français dans "Cent mille dollars au soleil".

    Michel Audiard était l'un des meilleurs dialoguistes du cinéma français. Il a écrit pour les plus grands, de Jean Gabin à Lino Ventura en passant par Bernard Blier, André Pousse ou Jean-Paul Belmondo. Alors quand trois d'entre eux sont réunis au sein du même film, on peut s'attendre à une déferlante de répliques culte... et on n'est pas déçu !

    Gaumont

    Dans Cent mille dollars au soleil, le réalisateur Henri Verneuil réunit Lino Ventura et Jean-Paul Belmond, qui se retrouvent quatre ans après Classe tous risques de Claude Sautet. Bernard Blier complète le casting avec Andréa Parisy, qui jouait un petit rôle dans Paris, Palace Hôtel, déjà réalisé par Verneuil en 1956.

    La réplique la plus culte fait partie d'une histoire

    Le jeune Rocco vole un camion à la marchandise de grande valeur au nez et à la barbe de son patron. Ce dernier envoie ses meilleurs routiers à ses trousses.

    Sur la piste d'In Saoud, Mitch-Mitch (Blier) croise "un ingénieur des pétroles avec sa Land Rover en rideau". Il est avec sa femme "une grande blonde avec des yeux qu'avaient l'air de rêver et un sourire d'enfant". "Une sal*pe, quoi", s'empresse-t-il de juger. Il propose alors à l'ingénieur de conduire sa femme jusqu'au dépanneur le plus proche.

    Gaumont

    En route, il propose à sa passagère de voir "les plus belles roses des sables de tout le Niger" et arrête son camion devant des dunes. La suite de l'histoire est racontée Rocco (Belmondo) :

    "Deux heures plus tard, Mitch-Mitch et sa souris sont à Iqbul Fri, en train de se remonter à coups de perniflard. Tout à coup le cocu débarque, va droit sur sa femme, sans dire un mot, il lui balance une paire de mandales à tuer un buffle."

    "Mitch, qui parle toujours trop, avait dit : 'Une fois dépanné, vous suivez mes traces jusqu'à Iqbul Fri'. Le petit ingénieur avait suivi les traces jusqu'au bout, jusqu'aux dunes. (...) Après la tarte à sa bergère, le gars aurait bien continué à jouer les hommes. Mitch a bloqué la première pêche et lui a dit : 'Tu viens de briller, gâche pas tes cartes !'."

    Pourquoi le mari s'est-il arrêté là ? Tout simplement parce que, selon Rocco :

    "Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 kilos les écoutent !"

    Gaumont

    La verve de Jean-Paul Belmondo et les dialogues d'Audiard feront les beaux jours du cinéma français, puisqu'avant Cent mille dollars au soleil, les deux hommes avaient déjà pu collaborer dans Un singe en hiver ou des films à sketches. Après Tendre voyou (1966), Audiard part tourner ses propres longs métrages comme réalisateur et ne retrouve son nouveau comédien fétiche qu'avec L'Incorrigible (1975).

    Dès lors, il devient quasiment inclus à tous les films de Belmondo : Le Corps de mon ennemi (1976), L'Animal (1977), Flic ou voyou (1979), Le Guignolo (1980), Le Professionnel (1981), Le Marginal et Les Morfalous (1983). Il décède deux ans plus tard, et au même moment, Belmondo abandonne les comédies d'action.

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