Pour sa onzième saison, la série d’anthologie American Horror Story s’est inspirée d’un film longtemps controversé et conspué : Cruising de William Friedkin - décédé le 7 août dernier.
Détesté par son acteur principal, Al Pacino - qui, encore aujourd’hui, préfère l’oublier -, et par une partie de la communauté LGBT+, ce classique anti-Hollywoodien reste encore dans les mémoires, plus de quarante ans après sa sortie.
Dans American Horror Story, l’histoire nous ramène dans le New York malfamé et caniculaire du début des années quatre-vingt, en 1981 plus précisément. Une année importante puisqu’elle coïncide avec les premiers cas de l’épidémie de sida.
Cette menace s’ajoute à celle d’un tueur en série qui rôde au sein de la communauté gay. Aidé par deux journalistes, un enquêteur dans le placard se lance dans une course contre la montre pour arrêter le massacre.
Saison politique, sanglante et émouvante - notamment dans son dernier épisode funèbre -, ce volet rend hommage au thriller de William Friedkin pour mieux le réhabiliter. Dans Cruising, l’histoire est similaire : un serial killer s’en prend à des membres de la communauté sado-maso new-yorkaise. Un flic sous couverture - campé par Al Pacino donc - va tenter de l’arrêter.
Quand le film entre en tournage en 1979, des protestations éclatent. La communauté gay reproche à la production de véhiculer les pires clichés. Le tournage manque même d’être stoppé.
Finalement, le réalisateur William Friedkin poursuit tant bien que mal son travail. Paradoxalement, de nombreux hommes issus de la communauté acceptent de faire de la figuration.
À sa sortie, Cruising fait polémique à la fois pour sa violence et pour ses scènes graphiques. C’est la première fois que la communauté underground new-yorkaise est montrée au cinéma dans un film mainstream. Certaines séquences vont tellement loin que Cruising est amputé de 40 minutes pour son montage final. Cette partie manquante serait aujourd’hui perdue.
American Horror Story: New York City est disponible sur Disney+.