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    "Si vous ne pouvez pas recharger aussi vite que lui..." : cette scène de cinéma est tellement réaliste qu'elle a servi à l'instruction de soldats américains
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.
    Co-écrit avec :
    Olivier Pallaruelo

    Un des films majeurs des années 1990, "Heat" de Michael Mann comporte une scène de fusillade ébouriffante... Et surtout ultra réaliste, au point de servir à l'instruction des recrues du corps des Marines.

    Porté par de fabuleux comédiens, dont évidemment le duo Al Pacino / Robert de Niro, Heat est un polar majuscule est considéré par beaucoup comme le plus grand film de Mann; en tout cas l'un des films majeurs des années 1990, dont la scène de fusillade est entrée par la grande porte au panthéon du 7e Art.

    Le modus operandi des malfaiteurs du film a même carrément été la source d'inspiration du fameux braqueur multi récidiviste Rédoine Faïd, jugé dernièrement aux assises de Paris pour son évasion de la prison de Réau en 2018. "Heat, je l'ai revu sept fois au cinéma, une centaine de fois en DVD afin de disséquer la scène du braquage du fourgon qui m'a servi pour ma première attaque de convoyeurs. Comme dans le film, on a utilisé des masques de hockeyeurs" confiait d'ailleurs l'intéressé au magazine Le Point, en 2010.

    Rédoine Faïd n'est pas le seul d'ailleurs. Le film a également suscité une vocation d'un autre braqueur de banques du nom de Rémy Gardien. En 1996, à Montluçon, dans le centre de la France, il avait dérobé plus de 50.000 francs à l'époque, avant de prendre la poudre d'escampette. Il n'a été arrêté qu'en 2003 lors de la ré-ouverture de l'enquête. C'est à ce moment-là qu'il avouera que Heat l'avait inspiré pour son crime.

    Une séquence d'anthologie

    La fameuse scène du gunfight, d'une virtuosité implacable, a marqué une génération de spectateurs. D'une intensité sidérante, la séquence est d'une rare puissance, aussi violente que percutante. Le réalisme de la scène a inspiré les instructeurs des U.S. Marines ; ils montraient en effet aux nouvelles recrues la fusillade dans le but de leur initier la manière de battre en retraite dans le cas où ils se trouveraient sous le feu nourri de l'ennemi.

    Les acteurs furent soumis à une intense préparation de trois mois, sous les auspices d'un ex membre des SAS, Andy McNab, et un ex instructeur des Forces Spéciales, Mick Gould, qui leurs fit jouer les braqueurs et les policiers, histoire d'alterner les comportements et modus operandi dans la séquence. Mann s'en amusera même plus tard : "certains des acteurs pensaient vraiment savoir maîtriser et manier les armes à feu [NDR : avant l'entraînement], ils ont déchanté !"

    La revoici, pour le plaisir...

    Dans une featurette d'époque, Val Kilmer disait avoir entendu que, lorsque son personnage recharge son fusil d'assaut dans la séquence, les instructeurs des Marines avaient lâchés ce commentaire aux recrues : "Si vous ne pouvez pas recharger aussi vite que cet acteur, dégagez de l'armée !"

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