À 80 ans, Catherine Deneuve se glisse dans la peau de Bernadette Chirac, dans une comédie qui dépoussière l'image de l'ancienne Première dame de France. La comédienne française a d'abord été étonnée par cette proposition de rôle, avant d'être séduite par le scénario et par sa rencontre avec la réalisatrice, Léa Domenach.
S'il s'agit de son premier long-métrage, cette dernière n'est pas dans un univers qui lui est totalement inconnu puisque son père n'est autre que le journaliste politique Nicolas Domenach, spécialiste notamment de Jacques Chirac. Sa mère, Michèle Fitoussi, est également journaliste ainsi que romancière.
De son côté, Léa Domenach entreprend d'abord des études de philosophie, avant de se frotter à la réalisation en mettant en scène son premier court-métrage lors de ses études de cinéma à la Columbia University. Elle évolue ensuite dans la production et devient intermittente.
Elle se lance dans le documentaire avec un premier film sur les travailleurs sociaux, réalisé avec un ami journaliste, tout en signant de nombreux films d’entreprises. Ces derniers lui permettent de gagner sa vie tout en se formant à tous les postes, du cadre au montage en passant par le son.
Écoutez notre entretien avec Léa Domenach, la réalisatrice de Bernadette* :
En 2021, elle crée et écrit la série Jeune & Golri, diffusée sur OCS. Porté par Agnès Hurstel, le programme explore les coulisses du stand-up parisien à travers les pérégrinations d’une apprentie humoriste qui tombe amoureuse d’un homme deux fois plus âgé qu’elle. La même année, elle co-écrit avec son frère Hugo Les Murs Blancs, qui désignent ceux de la maison de leurs grands-parents – leur grand-père, Jean-Marie Domenach, était un intellectuel chrétien de gauche – fréquentée par de nombreuses figures intellectuelles dans les années 1950, dont Emmanuel Mounier, fondateur de la revue Esprit.
Léa Domenach passe désormais au long-métrage avec Bernadette : "C’est la somme de toutes mes expériences précédentes qui m’a permis d’écrire et de réaliser Bernadette. [...] Ce film est un peu le fruit de ce parcours que certains pourraient qualifier d’« atypique » dans le cinéma."
Bien qu'elle ne partage pas grand-chose avec Bernadette Chirac, elle a décelé dans l'histoire de cette dernière une certaine universalité : "[sa vie] ressemble à celle de beaucoup de femmes, qui sont tout aussi éduquées que leurs maris et qui finissent par se mettre en retrait pour leur laisser la place. [...] Je me suis dit alors que son histoire pouvait vraiment parler à tout le monde et si j’ai choisi d’en faire une fiction, qui plus est une comédie, c’est pour pouvoir toucher un large public."
*Propos recueillis par Vincent Formica, enregistrement et montage par Chanelle Morvan