Mis en examen depuis décembre 2020 pour "viols et agressions sexuelles", suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould, qui l'accuse de l’avoir violée en 2018 et accusé par 15 autres femmes, dont le dernier témoignage remonte au mois de juillet dernier, Gérard Depardieu a décidé de sortir de son silence.
Dans une longue enquête publiée au mois d'avril dernier, Mediapart donnait d'ailleurs la parole à 13 de ces femmes avec des témoignages édifiants. L'acteur, présumé innocent, avait démenti "formellement l’ensemble des accusations susceptibles de relever de la loi pénale".
Alors que plusieurs représentations de son spectacle "Depardieu chante Barbara" ont été perturbées par des manifestations, le comédien de 74 ans a publié hier soir, dans Le Figaro, une lettre ouverte dans laquelle il conteste les accusations.
"Je ne peux plus consentir à ce que j’entends, ce que je lis sur moi depuis quelques mois. Je croyais m’en foutre, mais non, en fait non. Tout cela m’atteint. Pire encore, m’éteint. Aujourd’hui, je ne peux plus chanter Barbara parce qu’une femme qui voulait chanter Barbara avec moi m’a accusé de viol. Je veux enfin vous dire ma vérité.
Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme
Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme. Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère.
Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation. Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d’Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte.
Alors, me dit-on, elle était sous emprise. Mais on est tous sous emprise. Moi-même je suis sous emprise : mon ADN, la famille, la société, l’argent… Si elle a été sous emprise, c’était sous sa propre emprise, elle n’a jamais été sous mon emprise."
"Monsieur Depardieu n'est pas le protecteur des femmes qu'il prétend être"
Des affirmations qui ont vivement fait réagir l'avocate de la plaignante. Interrogée par France Info au sujet de cette lettre, maître Carine Durrieu-Diebolt s'est dite "choquée et scandalisée parce que Monsieur Depardieu dit exposer sa vérité, mais ce n'est certainement pas la vérité de Charlotte [Arnould] et ce ne sera certainement pas celle qui sera retenue par la justice".
L'avocate ajoute : "La vérité de Charlotte c'est de dire qu'elle est venue sur son invitation à lui parce qu'il lui demandait comment elle allait parce qu'ils se connaissaient. On a l'impression à le lire qu'il s'agit d'une femme anonyme".
Ce sera à la justice d'en décider.
Elle précise : "C'est la fille d'un ami qu'il a portée sur ses genoux quand elle était bébé, il y avait donc un lien de confiance et paternel à son égard. C'est lui qui l'a invitée pour savoir comme elle allait et dans ces circonstances-là, on ne s'attend pas au bout de dix minutes à subir des actes sexuels."
Maître Carine Durrieu-Diebolt reprend "des actes sexuels qui ont été commis par surprise, on a des vidéos. Il reconnaît les actes sexuels". (...) "Monsieur Depardieu n'est pas le protecteur des femmes qu'il prétend être quand il est accusé par 15 femmes de violences sexuelles et il dit qu'il n'est ni un violeur ni un prédateur, ça ce sera à la justice d'en décider".