Clap de fin !
L'épisode d'Un si grand soleil diffusé ce soir sur France 2 marquera le départ de Fred Bianconi du feuilleton montpelliérain. Un épisode tout en émotion qui conclura l'histoire de l'inoubliable Virgile Berville dans la quotidienne.
Rencontré à l'occasion de cette arche narrative extrêmement touchante, Fred Bianconi est revenu pour Allociné sur les raisons de son départ, sa dernière journée de tournage et ses projets à venir.
Allociné : On a récemment appris dans les médias que vous quittiez Un si grand soleil. Était-ce une volonté de votre part ?
Fred Bianconi : C'est une décision toujours difficile à prendre et notamment quand on est très attaché à un personnage. Depuis cinq ans, cette aventure a été enrichie de tellement de rebondissements, d'aventures exceptionnelles, de rencontres incroyables avec des réalisateurs, des comédiens, la production, le public aussi puisqu'Un si grand soleil touche en moyenne entre 3 et 4 millions de téléspectateurs. Donc de se dire qu'on va quitter tout ça, ce n’est pas une décision qu'on prend à la légère.
Une chose est sûre, c'est que ça faisait un an et demi qu'à force de faire vivre des choses extraordinaires à ce personnage, quand les choses deviennent un peu plus banales ou moins intéressantes à jouer, l'intérêt devient un petit peu moindre. A partir de là, qu'est-ce qu'on fait ? Soit, on reste parce que c'est un petit confort et qu'on attend qu'il se passe un truc. Ou alors, on se dit, on fait un truc fort, on fait une vraie pause qui sera à durée indéterminée.
Là, le risque c’est que la pause soit définitive aussi. Mais au moins, il se passe un vrai truc, on retire les chaussons et on redevient ce pourquoi on fait ce métier. C'est à dire des aventures multiples, se mettre dans la peau d'autres personnages, refabriquer des aventures nouvelles, rencontrer de nouvelles personnes.
C'est risqué forcément, c'est inquiétant aussi mais en même temps j'ai confiance. Je me dis qu'à 56 ans j'ai fait des jolis trucs dans ma carrière. Je n’ai pas beaucoup tourné. J'ai eu Engrenages et cette belle aventure Un si grand soleil qui a duré 5 ans et avec laquelle j'ai eu une certaine popularité. J'espère que cette popularité donnera envie à des producteurs et aux chaînes de récupérer un acteur que les gens aiment.
Le départ est dans cette démarche-là. De la prise de risques, l'envie de déclencher des réactions et puis d'ouvrir le champ des possibles.
Pouvez-vous nous parler de la journée du 10 juillet, celle de votre dernier jour de tournage ?
C'était les scènes d'escalade entre Manu (Moïse Santamaria) et Virgile. Ce ne sont pas du tout les dernières séquences de l'intrigue. Ces scènes d'escalade avaient été reportées depuis le mois de juin pour des histoires de météo. Il s'est trouvé que mon dernier jour de tournage c'était cette séquence-là tournée avec Moïse Santamaria.
Je connaissais déjà Moïse car il était venu sur Engrenages à l'époque mais on s'est vraiment redécouverts en jeu sur Un si grand soleil. C'est vraiment quelqu'un avec qui j'ai beaucoup aimé tourner car on fonctionne un peu de la même manière un peu à l'instinct qui a donné des scènes vraiment chouettes. Avec lui comme partenaire et Chris Nahon, qui est un des réalisateurs avec qui j'ai fait mes premières séquences sur Un si grand soleil et qui est quelqu'un que j'aime beaucoup, on s'est retrouvés dans une espèce de petit cocon familial de fiction très agréable. C'est sûr que cette dernière journée était émouvante. Déposer les armes, quitter le costume d'un personnage qu'on aime, ça fait forcément quelque chose.
On sent que vous êtes très content de la fin concoctée par les scénaristes. Avez-vous eu des demandes spécifiques pour votre départ ou vous êtes-vous laissé porter par l'écriture ?
On se laisse toujours porter par l'écriture. A partir du moment où on a pris la décision de se dire qu'on va vraiment faire une pause avec Virgile, l'intérêt c'était de lui faire une belle sortie. Disons que la seule demande que j'ai pu faire, c'est de dire "profitons-en pour lui faire une belle sortie". Et franchement, la sortie elle est superbe ! C'est à la fois joli et héroïque. Ça correspond bien au personnage. Franchement, c'est bien fait et bien pensé. Tous les petits éléments que le personnage va laisser derrière lui, c'est bien foutu et marquant.
Ce que je voulais éviter, c'est qu'on fasse disparaître Virgile sans savoir pourquoi. Là, c'est un départ vendu et marqué. Il n'empêche pas un éventuel retour un jour peut-être. Mais en tout cas, c'est un vrai beau départ.
Si vous deviez garder un seul souvenir d'Un si grand soleil, ce serait lequel ?
Il y a tellement de moments. Un des moments forts ça a été bien avant que la mort de Léa (Marthe Fieschi) soit tournée. Marthe m'appelle un jour en sortant du bureau de production et me dit : "Tu sais quoi ? Ils me butent !". C'est marrant, j'ai le poil qui se hérisse encore en y pensant (rires). Je me suis dit que c'était dingue. Égoïstement, c'est le personnage qui parle. Je me suis dit "Qu'est-ce que je vais devenir ? Je vais me mettre une balle ! C'est la prunelle de mes yeux, si on me l'enlève, je vais me mettre une balle". J'étais en empathie totale avec elle et en même temps je me suis demandé si les auteurs allaient me faire quitter la série. Ça, ça a été un évènement fort.
Il y a eu un autre moment fort. C'est un peu les espèces de rêves d'acteur. A la suite de la mort de Léa, je lis dans le scénario : "Virgile casse son appartement". Je me suis demandé si on allait le péter vraiment. Les auteurs m'ont confirmé qu'on allait le faire. Ils m'ont dit : "Tu vas tout péter. Tu jettes les vases dans les vitrines. Tu retournes les fauteuils. Tu balances la télé contre le mur. Tu retournes les tables. Tu jettes les tableaux. Tu fais ce que tu veux en fait.". On avait qu'une prise. Il y avait trois caméras. Tout était chorégraphié. Au moment d'y aller, tout le monde est bien concentré et on se le fait en one shot. C'était vraiment bien !
Quels sont vos prochains projets ?
J'ai un projet de longue date qui est le spectacle "Les darons osent tout !" avec mes quatre autres frères de scène que sont Olivier Mag, Frédéric Bouraly, Luc Sonzogni et Emmanuel Donzella. On aurait pu être un casting mais ce n'est pas du tout le cas. On est amis depuis 30 ans. Une nouvelle tournée s'organise et se prolongera vraisemblablement en 2024 pour faire quelque chose de peut-être plus cossu et qui se terminerait par les Folies Bergères. C'est une aventure entre amis qui se retrouvent sur scène dans un spectacle complètement débridé sur la complicité, l'amitié, l'amour et la vie. C'est une aventure extraordinaire.
J'ai fait une participation dans La veuve noire, un 4x52 pour France Télévisions. Je serai dans la saison 2 de Sophie Cross. J'ai également tourné dans un épisode de Cassandre.
Mon envie aujourd'hui, c'est de repartir dans une nouvelle aventure pour une chaîne qui aurait la bonne idée de penser à moi et de participer à des séries que j'aime bien comme Astrid et Raphaëlle, Le voyageur... Des choses comme ça. Franchement s'il y a l'opportunité de faire une participation à ce type de série déjà existante, ce sera avec grand plaisir.