Dans les cartons depuis 2015, Tron 3 va-t-il enfin voir le jour ? Après avoir changé plusieurs fois de réalisateur et subi divers déboires, ce dernier opus d'une trilogie initiée en 1982 était reparti sur de bons rails. En juin dernier, Disney annonçait le recrutement d'Evan Peters aux côtés de Jared Leto pour un tournage censé commencer cet été, sous la direction de Joachim Rønning (Pirates des Caraïbes : la Vengeance de Salazar).
Malheureusement, la malédiction semble s'abattre à nouveau sur Tron 3, sous-titré Arès. Sur son compte Instagram, le metteur en scène a fait part de sa vive inquiétude après la mise à l'arrêt du tournage, qui devait débuter cette semaine, en raison de la grève qui frappe Hollywood en ce moment.
"Les meilleurs moments de ma carrière ont été ceux où j'ai vu un acteur jouer devant la caméra, en élevant la scène et le texte à un niveau supérieur. J'ai eu la chance de collaborer avec des talents extraordinaires. C'est en grande partie pour cela que je suis cinéaste", a commencé Joachim Rønning.
"Etre acteur ou scénariste signifie travailler en freelance, comme moi-même. Et je peux vous assurer que cette incertitude constante n'est pas faite pour tout le monde. Donc, demander un meilleur filet de sécurité, je ne pense pas que ce soit déraisonnable. Mes meilleurs amis sont pour beaucoup des scénaristes. Tout commence avec une histoire, tout commence avec vous. Cela doit continuer", a-t-il poursuivi.
On est à l'arrêt et plus de 150 personnes ont été licenciées. Le tournage est repoussé indéfiniment.
"Cela signifie que les IA doivent être régulées. Cette technologie est une menace certaine pour tous les artistes. Aujourd'hui devait être le premier jour de tournage de Tron : Arès (un film qui parle des IA et de ce qui rend humain). Au lieu de cela, on est à l'arrêt et plus de 150 personnes ont été licenciées. Le tournage est repoussé indéfiniment, ce qui rend la chose encore plus difficile pour tout le monde", a-t-il déploré.
"L'AMPTP, la SAG-AFTRA et la WGA [syndicats d'acteurs, scénaristes et producteurs] ne doivent pas quitter la table des négociations avant d'obtenir un accord. On est à Hollywood, où des accords sont conclus chaque matin. Pourquoi peut-on soudainement se permettre de prendre autant de temps quand chaque jour est si précieux ? Ces tactiques sont extrêmement frustrantes. Il est temps d'être diplomate pour pouvoir se remettre au travail, dans des conditions justes pour tous", a-t-il conclu.
Il est temps d'être diplomate pour pouvoir se remettre au travail, dans des conditions justes pour tous.
La prise de position du cinéaste norvégien n'est pas partagé par tout le monde, comme on peut le constater dans les commentaires de son post. Cependant, le film n'est pas encore annulé par Disney ; pour le moment, le tournage est en pause et devrait reprendre dès que la grève aura trouvé une issue. Toutefois, on ne peut que constater la crise profonde dans laquelle s'enfonce Hollywood de jour en jour et cette prise de parole de Joachim Rønning est symptomatique des vives tensions entre les différentes parties.
Sorti en 1982, le premier Tron mettait en scène Jeff Bridges dans le rôle du créateur de jeux vidéo Kevin Flynn. Ce dernier se retrouvait déformé à l'intérieur de son jeu vidéo, forcé de participer à des jeux de gladiateurs dont il ne pouvait s'échapper qu'avec l'aide d'un programme de sécurité héroïque.
Il s'agissant de l'un des premiers films à utiliser des effets CGI. Si le long-métrage n'a pas été un succès commercial (il a rapporté 50 millions de $ en salles pour un budget de 17 millions $), il a acquis le statut de film culte grâce à son exploitation en VHS. 29 ans plus tard sortait Tron, L'héritage de Joseph Kosinski (Mr Top Gun 2), dans lequel Jeff Bridges reprenait son rôle face à Garrett Hedlund, qui incarnait son fils, Sam Flynn.
Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, ce dernier se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais... D'un budget de 170 millions de dollars, le film n'a rapporté que 400 millions $ à l'international.