Oppenheimer, sorti au cinéma le 19 juillet dernier, a pu déconcerter certains spectateurs en raison de son utilisation du noir et blanc. En effet, sur certaines séquences du film, Christopher Nolan a fait le choix d'abandonner la couleur et de nous gratifier d'un noir et blanc du plus bel effet.
Mais pourquoi le réalisateur britannique a-t-il fait ce choix ? La réponse la plus logique serait celle concernant la temporalité. Nolan aurait souhaité marquer deux époques bien distinctes dans son récit, celle avant l'essai nucléaire du 16 juillet 1945 et celle après. Ainsi, les séquences en noir et blanc représenteraient les événements postérieurs à l'explosion de la première bombe atomique.
Cependant, il n'en est rien ! L'alternance entre la couleur et le noir et blanc n'est pas du tout liée à la temporalité. Christopher Nolan a expliqué lui-même ce choix esthétique dans les colonnes d'AP News.
"J’avais deux timelines. Une est en couleurs : elle correspond à l’expérience subjective d’Oppenheimer et constitue la majeure partie du film. L’autre est en noir et blanc. C’est une vision plus objective de l’histoire, à partir d’un autre point de vue", a-t-il révélé.
Ainsi, la démarche du cinéaste était de représenter les séquences les plus réalistes historiquement en les passant en noir et blanc. On peut noter parmi celles-ci les scènes où le physicien est auditionné pour son habilitation de sécurité en 1954.
Les scènes en couleurs, en revanche, nous font pénétrer au plus profond de la psyché de Robert Oppenheimer. Nolan souhaitait ainsi faire entrer le spectateur dans le cerveau torturé et fascinant du père de la bombe atomique. Ces séquences sont notamment celles avec ses collègues, sa femme, sa maîtresse, face à Albert Einstein ou seul face à lui-même.
Par ailleurs, le réalisateur britannique a écrit le scénario à la première personne afin de favoriser l'immersion au plus près du personnage : "Le film cherche à pénétrer dans son esprit. Vous regardez littéralement à travers ses yeux", a confié Nolan.
Ce n'est pas la première fois que metteur en scène de The Dark Knight utilise ce procédé esthétique. Dans Memento, sorti en 2000, le cinéaste alternait déjà entre noir et blanc et couleurs avec le même but que pour Oppenheimer.
Les séquences couleurs représentaient le point de vue interne de Leonard (Guy Pearce). Celles en noir et blanc dépeignaient le héros de façon plus objective et pragmatique.
Pour rappel, Oppenheimer est en train de cartonner au box-office mondial. Il a déjà atteint la somme de 180 millions de dollars de recettes à l'international. En France, le film, qui met en scène une spectaculaire scène d'explosion atomique, a attiré plus de 800 000 curieux lors de son premier week-end d'exploitation.