En écrivant Barbie, la réalisatrice et scénariste Greta Gerwig savait exactement ce qu'ils voulaient faire; raconter l'histoire de la célèbre poupée de "manière originale, en rendant hommage à sa mythologie, tout en rendant son univers vivant, moderne et viscéral".
Et pour y parvenir, Gerwig et son partenaire d'écriture Noah Baumbach ont inclu au scénario des moments d'émotions, de doutes, qui vont mener Barbie à découvrir qui elle est au fond d'elle et ce qu'elle souhaite vraiment. L'une des scènes en question est une discussion de Margot Robbie avec une femme âgée rencontrée sur un banc.
La réalisatrice précise d'ailleurs que la femme en question n'est autre que Ann Roth, une costumière américaine de renom oscarisée pour Le Patient anglais et Le Blues de Ma Rainey.
C'est la première fois que les deux femmes collaborent mais Ann Roth a travaillé à plusieurs reprises avec Noah Baumbach, le partenaire de Greta Gerwig, sur Margot va au Mariage, While We're Young et White Noise. La carrière de la costumière, aujourd'hui âgée de 91 ans, s'étend sur six décennies. Elle a notamment travaillé sur Macadam Cowboy, Hair, Blow out, Sabrina, The Hours, Mamma Mia! et plus récemment Pentagon Papers.
Lorsque Barbie arrive dans le vrai monde, elle exprime à Ken le besoin de s'isoler afin de pouvoir se connecter à la propriétaire de sa poupée. A la fin de sa vision, Barbie s'aperçoit qu'une femme âgée est assise à ses côtés. Alors que les deux femmes échangent un regard, Barbie complimente la femme et lui dit qu'elle est belle. Cette dernière lui rétorque qu'elle le sait et ajoute "Vieillir n'est pas mauvais, nous le pensons seulement parce qu'on nous l'a dit." Une scène tendre et pleine d'émotion.
Mais Greta Gerwig révèle au magazine Rolling Stone, qu'au moment du montage du film on lui a demandé de supprimer cette scène car elle ne mène nulle part.
Le cœur du film
La réalisatrice raconte : "J'aime tellement cette scène. La femme plus âgée sur le banc est la costumière Ann Roth. C'est une légende. C'est un moment en cul-de-sac, d'une certaine manière - il ne mène nulle part. Lors des premières coupes, en regardant le film, on s'est dit qu'on pouvait le couper. Et en fait, l'histoire avancerait quand même". Et j'ai dit : 'Si je coupe cette scène, je ne sais pas de quoi parle ce film'".
Pour la cinéaste, cette scène est un "moment clé" dans le parcours psychologique de Barbie.
"Pour moi, c'est le cœur du film. La façon dont Margot joue ce moment est si douce et si naturelle. Il y a des éléments plus scandaleux dans le film dont les gens disent : "Oh, mon Dieu, je n'arrive pas à croire que Mattel vous ait laissé faire ça" ou "Je n'arrive pas à croire que Warner Bros. vous ait laissé faire ça". Mais pour moi, la partie dont je n'arrive pas à croire qu'elle soit encore dans le film est ce petit cul-de-sac qui ne mène nulle part - sauf qu'il s'agit du cœur du film".
C'est en effet la première scène riche en émotion qui va permettre à Barbie de réfléchir à sa destinée. Et Greta Gerwig a bien fait de la garder puisque le film, sorti aux Etats-Unis ce vendredi 21 juillet, devient le meilleur lancement de tous les temps pour un film mis en scène par une femme.
Emmené par Margot Robbie, Ryan Gosling, America Ferrera, Michael Cera, Ariana Greenblatt, Issa Rae ou encore Simu Liu, Barbie est actuellement en salles.