SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...
En 1941, alors qu'il est âgé de 26 ans seulement, Orson Welles signe son tout premier long métrage en tant que réalisateur. Aujourd'hui encore considéré comme une oeuvre majeure du septième art par les historiens du cinéma, Citizen Kane est un coup d'essai qui se révèle être un coup de maître.
En véritable homme-orchestre qu'il est déjà, Welles coproduit et coécrit son film, dont il incarne également le personnage principal, le mystérieux milliardaire Charles Foster Kane. Truffé de trouvailles et d'inventions de mise en scène, Citizen Kane bouleverse le langage cinématographique et participe considérablement à faire évoluer le genre.
Nommé aux Oscars à neuf reprises (même s'il ne remporte finalement que la statuette du meilleur scénario original), le film se hisse surtout au sommet des listes de cinéphiles, et figure presque systématiquement sur le podium des classements qui s'emploient à référencer les œuvres incontournables du cinéma. On peut ainsi le voir trôner en première place du Top 100 de l'American Film Institute.
Mais si le film d'Orson Welles a aussi durablement marqué les esprits, c'est notamment grâce à un plan final époustouflant, que l'on vous conseille d'ailleurs d'aller visionner en bonne et due forme avant de poursuivre la lecture de cet article.
Que signifie "rosebud" (en français, "bouton de rose"), le dernier mot prononcé par Kane avant sa mort, au début du film ? S'agit-il d'un mot de passe ? D'un lieu secret ? Du surnom donné par le milliardaire à l'une de ses anciennes conquêtes ?
A la fin du film, conçu comme une longue enquête emmaillée de flash-backs, les journalistes abandonnent l'idée d'obtenir une réponse à leur question (même si une rumeur hollywoodienne peu glorieuse tend à expliquer pourquoi Welles avait choisi ce mot).
Pourtant, dans les dernières secondes du long métrage, alors que les antiquités accumulées par le milliardaire tout au long de sa vie sont sur le point d'être brûlées, la caméra s'approche lentement d'une petite luge en bois : celle que Kane utilisait dans son enfance, juste avant d'être arraché à sa famille.
Sur le fronton de l'objet, on peut lire le mot "rosebud", dissimulé aux personnages et uniquement dévoilé au spectateur, preuve que ce premier traumatisme a hanté le milliardaire jusque dans ses derniers instants.
(Re)découvrez les gaffes et les erreurs de "Citizen Kane"...