Les tensions montent à Hollywood. La SAG-AFTRA (Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists) – soit le syndicat professionnel américain des acteurs – redouble d'efforts pour se préparer à la grève, alors même que les négociations contractuelles avec les grands studios d'Hollywood s'intensifient. Leurs revendications ? Des salaires équitables et une protection aux membres de la SAG-AFTRA.
Hier, la SAG-AFTRA a distribué une enquête à ses 160 000 membres et les a avertis que le syndicat allait faire appel à des volontaires pour fabriquer des pancartes, passer des coups de fil en masse, distribuer des T-shirts et, d'une manière générale, soutenir une mobilisation de piquets de grève dans les rues de Los Angeles, de New York et d'autres lieux sélectionnés.
Le mail comprend une enquête sur la disponibilité des membres pour organiser des piquets de grève devant les portes des studios, les bureaux de New York et d'autres lieux clés.
Les membres de la SAG-AFTRA ont déjà participé en force aux piquets de grève organisés par la WGA (Writers Guild of America), qui s'est mise en grève le 2 mai dernier. De nombreux membres de la base de la SAG-AFTRA sont très motivés par les questions qui se posent en cette période difficile de négociations syndicales à Hollywood.
En revanche, la Directors Guild of America – le syndicat des réalisateurs – a ratifié un nouveau contrat de trois ans dans le cadre d'un accord conclu le mois dernier sans grand drame.
Depuis le 7 juin, la SAG-AFTRA négocie par intermittence avec l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (Alliance des producteurs de cinéma et de télévision). Le dernier contrat du syndicat a expiré le 30 juin. La semaine dernière, la SAG-AFTRA a accepté de prolonger la durée des négociations jusqu'au 12 juillet à minuit.
Pause temporaire
La SAG-AFTRA et l'AMPTP ont convenu d'un black-out médiatique pendant la durée des négociations. Selon Variety, des sources au fait de la situation ont déclaré que les négociations avaient été difficiles, car le syndicat a mis sur la table une longue liste de questions et a mis du temps à donner la priorité aux points de désaccord dans le groupe.
Ce n'est un secret pour personne que la SAG-AFTRA cherche à ce que les studios et les diffuseurs offrent de meilleures protections pour les acteurs contre la menace technologique posée par l'intelligence artificielle générative.
Le syndicat fait également pression pour obtenir des droits d'exploitation plus élevés pour les plateformes de streaming et pour répondre à l'augmentation des auditions auto-enregistrées qui font peser la charge de la production vidéo sur les acteurs.
Les dirigeants de la SAG-AFTRA, Duncan Crabtree-Ireland et Fran Drescher (Une nounou d'enfer), ont donné à l'industrie l'espoir d'éviter une double grève historique au début de la semaine dernière, en partageant une évaluation optimiste des négociations dans un message vidéo envoyé aux membres le 24 juin :
"Je tiens à vous assurer que nous menons des négociations extrêmement productives qui se concentrent sur toutes les questions cruciales dont vous nous avez dit qu'elles étaient les plus importantes pour vous", a déclaré Fran Drescher, la présidente du syndicat. "Nous sommes déterminés et nous allons parvenir à un accord décisif."
Mais cette positivité a pris un autre tournant plus tard dans la semaine, lorsqu'un groupe d'acteurs éminents a appelé les dirigeants de la SAG-AFTRA à rester fermes et à être prêts à faire grève pour obtenir d'importants gains contractuels.
Fran Drescher a elle-même signé la lettre, soutenue par Meryl Streep, Jennifer Lawrence, Amy Poehler, Quinta Brunson, Laura Linney, Ben Stiller et Constance Wu, parmi des centaines d'autres signataires.
L'entrée en grève des acteurs, en même temps que celle des scénaristes, marquerait un tournant historique à Hollywood.
