Quel acteur ou quelle actrice n'a pas eu, au cours de sa carrière, quelques casseroles artistiques dont il ou elle se serait bien passé ? Des films parfois honteux et pas assumés, mais il faut bien faire bouillir la marmite...
Ceci dit, cela peut aussi concerner de bons films, que le talent en question déteste pour différentes raisons : obligation contractuelle, mésentente avec la production ou avec les collègues chargés de donner la réplique... Ce ne sont pas les raisons qui manquent.
Dans un long entretien accordé au New Yorker en amont de la sortie d'Asteroid City, l'acteur doublement oscarisé Tom Hanks fait acte de repentance, révélant qu'il a aussi joué dans des films qu'il déteste.
"Voici les cinq points du Rubicon qui sont traversés par quiconque fait des films : le premier Rubicon que vous traversez est de dire oui au film. Votre destin est scellé. Vous allez être dans ce film. Le deuxième Rubicon, c'est quand vous voyez réellement le film que vous avez fait. Soit ça marche et c'est le film que vous vouliez faire, soit ça ne marche pas et ce n'est pas le film que vous vouliez faire".
"Si cela ne rapporte pas d'argent, votre carrière sera grillée !"
L'acteur du film de Wes Anderson estime qu'il "est impossible de savoir" si le film sera bon ou mauvais au moment du tournage, parce que "le processus du tournage est tellement lent et spécifique".
Il ajoute : "Vous devez faire confiance dans ce processus à des collaborateurs qui, vous l'espérez, donneront toujours le meilleur d'eux-mêmes, sur toute la ligne. Vous ne pouvez avoir que la foi et l'espoir - et qu'est-ce qui est plus grand que la foi et l'espoir ?"
Qu'en est-il du troisième Rubicon ? Pour Hanks, c'est la réception critique du film. "Quelqu'un va dire: "Je l'ai détesté". D'autres personnes peuvent dire : "Je pense que c'est génial." Quelque part entre les deux se trouve ce qu'est réellement le film", explique-t-il.
"Le quatrième Rubicon est la performance commerciale du film. Parce que, si cela ne rapporte pas d'argent, votre carrière sera grillée plus tôt que vous ne le souhaitez. C'est un fait. C'est le business. Le cinquième Rubicon est le temps", poursuit-il.
En citant en exemple le film de Capra (un chef-d'œuvre absolu en l'occurrence), La Vie est belle, largement devenu, au fil du temps justement, un classique du cinéma américain. Et, qui plus est, adoré par le public. L'accueil réservé au film, à sa sortie en 1946, fut pourtant très tiède.