Tom Hanks, à l'affiche d'Asteroid City de Wes Anderson le 21 juin prochain, a évoqué le sujet controversé des intelligences artificielles au micro du podcast d'Adam Buxton.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'acteur de 66 ans a une opinion plutôt fataliste sur la question. Pour l'interprète de Forrest Gump, si un comédien était remplacé par une IA dans un film, "les gens s’en rendraient compte certes, mais la question est de savoir si ça leur serait égal ou non", s'interroge-t-il.
"Je pourrais être percuté par un bus demain mais mes interprétations pourraient continuer sans jamais s’arrêter", ajoute l'artiste.
"Si je le voulais, je pourrais préparer une saga de sept films qui me mettraient dans le premier rôle, où j’aurais 32 ans à partir de ce jour et pour toujours. Tout le monde peut se créer soi-même à n’importe quel âge grâce à l’IA ou le deepfake", souligne Tom Hanks.
Selon l'acteur, le développement de l'intelligence artificielle est loin d'être une surprise. Pour soutenir son argumentaire, Tom Hanks évoque sa participation au long-métrage de Robert Zemeckis, Le Pôle Express, en 2004. Il y incarnait un personnage entièrement animé avec la technologie de la motion capture.
Nous avons vu cela venir, nous avons vu qu’il allait y avoir cette capacité à prendre des zéros et des uns à l’intérieur d’un ordinateur et à les transformer en un visage et personnage.
"Ce film contenait une énorme quantité de nos propres données enfermées dans un ordinateur", explique l'acteur. "Nous avons vu cela venir, nous avons vu qu’il allait y avoir cette capacité à prendre des zéros et des uns à l’intérieur d’un ordinateur et à les transformer en un visage et personnage. Cela n’a fait que croître d’un milliard de fois depuis", analyse le comédien.
Tom Hanks confie également que l'inquiétude grandit au sein de la communauté artistique, qui essaye de se prémunir juridiquement de l'utilisation de leur image dans des IA.
"Je peux vous dire qu’il y a des discussions en cours dans toutes les guildes, agences et cabinets d’avocats afin de trouver des éléments juridiques concernant mon visage, ma voix et tout ce qui fait partie de ma propriété intellectuelle. Avec ce degré de qualité réaliste, cela va devenir un défi artistique mais aussi un défi juridique", explique-t-il.
On se souvient notamment du deep fake ultra réaliste de Tom Cruise qui avait fait le buzz sur les réseaux sociaux ou les rajeunissements numériques, qui deviennent de plus en plus monnaie courante au cinéma.
Des chercheurs de chez Disney élaborent d'ailleurs en ce moment de nouvelles méthodes révolutionnaires pour vieillir ou rajeunir des visages de façon ultra réaliste, comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessus.
Je peux vous dire qu’il y a des discussions en cours dans toutes les guildes, agences et cabinets d’avocats afin de trouver des éléments juridiques concernant mon visage, ma voix et tout ce qui fait partie de ma propriété intellectuelle.
En France, c'est surtout le monde du doublage qui craint l'essor massif des intelligences artificielles pouvant recréer les voix des comédiens et comédiennes. Le point que soulève Tom Hanks sur la protection de la propriété intellectuelle est ainsi on ne peut plus crucial. En attendant, l'artiste sera bel et bien présent physiquement dans Asteroid City de Wes Anderson, en salles le 21 juin.