De quoi ça parle ?
Six femmes : Sara, Noémie, Patty, Karen, Valérie et Morgan. Six drôles de dames que tout oppose et qui ont l’idée folle de partir en randonnée à l’assaut du Dôme de la Lauze, un sommet de près de 4000 mètres !
Des paysages somptueux mais un défi complètement dingue surtout quand on découvre qu’elles sont toutes touchées de près ou de loin par le cancer. Malgré la difficulté des chemins de la montagne, la fatigue, le découragement, les engueulades, le danger, ces randonneuses vont vivre une aventure humaine qui les rapprochera pour toujours.
Chaque lundi à 21h10 sur TF1 à partir du 15 mai. 6 épisodes vus sur 6.
C'est avec qui ?
Pour incarner les six femmes au sommet de la série Les Randonneuses, TF1 et la production ont fait appel à des comédiennes d'horizons divers et de générations différentes, qui ont toutes en commun un sacré talent.
Sara, au centre du premier épisode, est interprétée par Alix Poisson (Parents mode d'emploi, Quadras, Jeux d'influence), que les téléspectateurs de TF1 ont récemment vu dans Le Colosse aux pieds d'argile. Noémie, quant à elle, est incarnée par Clémentine Célarié, qu'on ne présente plus et qui est aussi au générique en ce moment de Besoin d'amour sur OCS (dans laquelle Camille Combal fait des débuts remarqués dans une série).
Il y a ensuite Camille Chamoux (Le Flambeau) dans le rôle de Patty, Joséphine De Meaux (Nos jours heureux), qui prête ses traits à Karen, Tiphaine Daviot (HP, En Famille, Détox), qui joue Morgan, la benjamine du groupe, et enfin Claire Borotra (Face à face, Le Bleu de l'océan) dans le rôle de Valérie.
Aux côtés de ces six héroïnes, Lucien Jean-Baptiste (Munch, La Première étoile) et Gérémy Crédeville (En Famille) en guides de haute montagne, Baptiste Lecaplain (Libre et assoupi, Rebecca) et Maxence Danet-Fauvel (Skam France, Les Combattantes) en camarades de randonnée, ou encore Elsa Lughini (Ici tout commence) complètent le joli casting des Randonneuses.
Ça vaut le coup d'oeil ?
Ne vous fiez pas à son titre : Les Randonneuses n'a rien d'un spin-off en série de la comédie de Philippe Harel Les Randonneurs, sortie en 1997 avec Karin Viard et Benoît Poelvoorde dans les rôles principaux.
Sur le papier, cette dramédie suivant le périple de six "copines de chimio" qui se sont lancés pour défi de réaliser l'ascension du Dôme de la Lauze afin d'honorer la mémoire de leur amie disparue et de disperser ses cendres pourrait donner envie aux téléspectateurs de fuir. Entre sa thématique qui sous-entend souvent pathos et bons sentiments à tous les étages, et son intrigue sur fond de résilience par le sport, qui n'est pas sans rappeler Le Souffle du dragon, téléfilm M6 avec Julie de Bona diffusé l'automne dernier.
Pourtant, une fois dévorés les six épisodes des Randonneuses, force est de constater que les scénaristes Fanny Riedberger, Anna Fregonese et Sylvie Audcoeur ont su imaginer une ode à la vie et au dépassement de soi tout en finesse et en profondeur, qui propose de vrais moments d'émotion et de larmes, sans pour autant oublier le rire, qui n'est jamais loin (Camille Chamoux, Baptiste Lecaplain et Lucien Jean-Baptiste étant sans surprise les vrais atouts comédie de la série).
L'une des bonnes idées du trio de scénaristes étant d'avoir injecté des personnages masculins dans cette randonnée, qui servent vraiment l'histoire de ces six femmes et ne leur font jamais d'ombre, tout en apportant une bonne dose d'humour (à travers le personnage de Lecaplain qui ne se remet pas d'une rupture douloureuse, ou des deux guides qui ne pensent qu'à une chose : arriver au sommet coûte que coûte). Mais aussi de tendresse, avec Julien, campé par Maxence Danet-Fauvel, qui va tomber sous le charme d'une des héroïnes et va l'aider à se réapproprier son corps et sa sexualité après un cancer du sein.
Si Clémentine Célarié, qui est repartie du Festival Séries Mania en mars dernier avec le prix de la Meilleure actrice, se révèle tout particulièrement bouleversante dans le deuxième épisode, le format à la Lost adopté par Les Randonneuses - chaque épisode revient sur l'histoire personnelle d'une des six héroïnes sous forme de flashbacks - permet à chacune des six comédiennes de briller.
Et si, malgré une séquence d'ouverture "percutante", le premier épisode est sûrement le moins fort et le moins réussi, la série opère un vrai crescendo émotionnel (les flashbacks étant également source de révélations et de twists inattendus qui nous tiennent en haleine) et parvient très vite à rendre Sara, Noémie, Patty, Karen, Valérie et Morgan ultra attachantes. Avec leurs doutes, leurs failles, leurs joies, et leur rage de vivre.
Après avoir montré le handicap sous un nouveau jour à la télévision avec Lycée Toulouse-Lautrec, la magie de la scénariste et productrice Fanny Riedberger opère à nouveau avec Les Randonneuses, dont le message est qu'il ne faut pas se laisser définir par la maladie. Et que le cancer - le mot comme la maladie en elle-même - ne devrait pas être le tabou qu'il est encore aujourd'hui.
En résulte une série lumineuse (à l'image des magnifiques paysages de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui servent de décor aux six épisodes réalisés par Frédéric Berthe), superbement interprétée, qui ne ressemble à aucune autre, et qui évite habilement le pathos et parvient à dresser six très beaux portraits de femmes, sur fond de dépassement de soi, de sororité, d'introspection et de reconstruction.
La preuve, s'il en fallait encore une, du très bon niveau de TF1 en matière de créations originales, après des pépites comme Syndrome E, Prométhée, Les Combattantes, et bien sûr HPI, qui font souffler un vent de fraîcheur bienvenu sur le paysage audiovisuel français.