Avec Médecin de nuit, son troisième long-métrage, Elie Wajeman continue de creuser les thématiques qu’il avait déjà explorées dans ses deux premiers films, Alyah et Les Anarchistes.
Ici, l’ambiguïté morale, la frontière entre la légalité et l’illicite sont abordées à travers la vie chaotique de Mikaël. Entre ses soins aux patients des quartiers difficiles et aux toxicomanes, ce dernier est également tiraillé entre sa femme et sa maîtresse, tout en étant entraîné dans un dangereux trafic de médicaments.
Influencé par les polars américains des années 1970 tels que Mean Streets, Le Flambeur ou Le Parrain, Elie Wajeman reprend les codes du film noir et les modernise pour dresser un portrait pertinent du Paris nocturne des années 2020. En caméra portée, le cinéaste filme les arrondissements populaires de la capitale française, où la solitude est partout.
Intense (il dure 1 heure 22), Médecin de nuit joue également de son unité de temps (Mikaël n’a qu’une nuit pour se reprendre en main) pour créer une tension âpre, à fleur de peau, tout du long portée par son protagoniste. Délaissant les personnages lunaires auxquels il était abonné, Vincent Macaigne se révèle dans un registre plus grave. Une performance magistrale qui lui vaut d’être nommé pour le César du Meilleur acteur.
Retrouvez notre classement AlloCiné des meilleurs polars français des années 2020.
Médecin de nuit de Elie Wajeman avec Vincent Macaigne, Pio Marmaï, Sara Giraudeau...
Ce soir sur Arte à 20h55