Un vent de changement va souffler chez Disney+. Même si la firme a enregistré un meilleur chiffre d'affaire qu'attendu au premier trimestre de l'année 2023, avec une hausse de 13% sur un an, tout n'est pas rose pour son service de streaming.
La plateforme a vu son nombre d'abonnés baisser considérablement, notamment en Inde avec sa version Disney+ Hotstar. En effet, Disney a annoncé à ses investisseurs que Disney+ a perdu 4 millions d'abonnés au cours du premier quartile de 2023, alors que la service de SVoD en avait déjà perdu 2,4 millions en fin d'année 2022.
Moins de contenus Disney sur Disney+ ?
Mais Disney a déjà pris une décision pour remédier à ce problème, comme l'a confié Christine McCarthy, la directrice financière de la compagnie, lors d'une conférence d'annonce de résultats relayée par Deadline. La solution envisagée est de retirer des contenus de la plateforme, comme l'a fait Warner avec HBO Max (devenu Max entre temps) :
"Nous sommes en train de revoir le contenu de nos services direct-to-consumers pour nous aligner sur les changements stratégiques de notre approche de la conservation du contenu. En conséquence, nous supprimerons certains contenus de nos plateformes de streaming et prévoyons actuellement de faire des économies d'environ 1,5 à 1,8 milliard de dollars. La charge, qui ne sera pas comptabilisée dans nos résultats sectoriels, sera principalement comptabilisée au troisième trimestre lorsque nous terminerons notre examen et supprimerons le contenu."
Christine McCarthy n'a pas précisé quels programmes et contenus étaient concernés mais la firme a déjà fait un premier ménage dans ses œuvres de plateforme, en témoignent les annulations des séries Willow, Big Shot, Les Petits Champions : Game Changers et Trésors Perdus. Mais cette nouvelle stratégie va de pair avec la volonté de Disney et de son nouveau PDG, Bob Iger, de produire moins mais mieux.
Pour lui, la firme a consacré trop de temps et d'argent - du temps de l'ancien PDG Bob Chapek - à la production et à la promotion de contenus qui n'ont pas fait décoller le nombre d'abonnés de la plateforme, toujours pas rentable à l'heure actuelle.
Bob Iger est un fervent défenseur des films qui sortent au cinéma mais il souhaiterait aussi pouvoir consacrer plus de moyens à leur promotion pour leur deuxième exploitation, c'est-à-dire, lorsqu'ils arrivent sur Disney+, et citent des exemples récents comme La Petite Sirène, Les Gardiens de la Galaxie Vol.3 et Élémentaire, parmi les prochaines sorties.
Là où Bob Iger espère faire rentrer de l'argent ou du moins avoir la possibilité de faire des économies se trouve dans l'abonnement en lui-même. Il a annoncé une hausse des prix à venir pour Disney+, qui concerne notamment l'offre avec publicité, lancée à la fin de l'année 2022 aux États-Unis pour la somme de 7,99 dollars par mois.
Pour éviter les mécontentements des consommateurs, perdus au milieu de toutes les plateformes disponibles, il faut aussi pouvoir attirer un plus large public - autre que les fans de Disney, Marvel, Pixar et Star Wars - et surtout un public plus mature. C'est pourquoi Bob Iger a révélé son intention de combiner Disney+ avec Hulu sur une seule et même plateforme d'ici la fin de l'année 2023.
C'est déjà pratiquement le cas en France puisque Hulu n'existe pas dans l'Hexagone. La plupart des contenus Hulu atterrissent donc directement sur Disney+ en France dans l'onglet Star, qui regroupe des contenus plus adultes.
Quel impact pour la France ? Bob Iger a prévu de proposer la formule d'abonnement avec publicité d'ici la fin de l'année en Europe, donc ce n'est pas impossible que cela arrive dans l'Hexagone. En ce qui concerne les contenus, il faudra attendre de connaître les œuvres concernées par la suppression car les catalogues diffèrent selon les pays.
Dans tous les cas, Bob Iger retrousse ses manches pour récolter des bénéfices et enchaîne les mesures d'économie, parfois radicales - comme la suppression de 7000 postes - mais il espère remettre la compagnie sur les rails afin d'atteindre leur objectif de 5,5 millards d'économie.